Les valeureux participants :

Diaporama:

Parcours:

Distance: 52.14 km

Dénivelé positif: 627 m

Dénivelé négatif: 662 m

Point haut: 825 m

Point bas:436 m

Tracé:


Visorando

Diagramme:

(Altitudes et distances en mètres)


Visorando

Cliquer sur un participant pour lire son récit de l'étape : 

  • Récit
  • Jaume
  • Philippe
  • François
  • Pierre

Descriptif du parcours:

Départ de St Jean du Bruel alti 500 m, emprunter la route D 999 (eh si) dans une épingle, une petite piste à 692 m qui se poursuit jusqu'à trouver du goudron (760 m). Aller à gauche, descendre jusqu'à un pont qui enjambe l’ancienne ligne de chemin de fer Tournemire au Le Vigan. Prendre l’ancienne ligne, entrer dans le tunnel (prévoir les frontales). Retrouver la route D7, monter jusqu'à la fourche de la D55 (779 m), poursuivre par celle-ci jusqu’au carrefour près de Cazejourdes, suivre un chemin qui mène près de Gaillac (centre équestre), suivre la piste qui mène à la Couvertoirade (776 m). Sortir du village, recouper la D 55, suivre la piste qui rejoins la D 185, passer le pont sur l’autoroute, arriver à la Pezade. A la sortie du hameau prendre la route D 140 qui amène à Canals (782 m) et ensuite au Mas Raynal (748 m) ; deux options possibles :
La première : gagner le Roc Blanc (858 m) en passant d’abord Négalièrs. Rejoindre le Pas de Tirecul et son cairn (804 m). Descendre plein Sud par une piste pour gagner la Frayssinède (728 m).
La deuxième : continuer à suivre la route, et juste après avoir passer le Pas Estrech, prendre à gauche la piste pour aller visiter l’Abime de Mas Raynal aller retour. Rejoindre la Frayssinède.
Faire un bout sur la D 140, au croisement prendre à droite la D 493, passer par le Pas du Licous (740 m). Descendre par la route sur le village du Clapiers par la 393, aller à St André de Theys et au passage à niveau poursuivre à droite par la D 902. Traverser le village Ceilhes, longer la retenue d’eau d’Avène sur le fleuve l’Orb. Au bout de la ligne droite attaquer la montée au Col Vert. Quitter la D 902 par la gauche (501 m) pour suivre une petite route, ensuite au Mas de Meaux prendre la piste qui conduit au Gite de Lascours (472 m).

Hébergement:

Gite de la Fabarède (12230 St Jean du Bruel) 

Restauration:

Repas du soir: Gite auberge de Lascours  (Lascours-34260 Ceilhes et Rocozels)

Les aventures continuent...

Les vélos se prennent pour des wagons et nous passons un tunnel sur une ancienne voie ferrée sans fer aujourd'hui mais avec son chemin...
C'est curieux ce que le génie de l'homme est capable de produire pour le détruire aussitôt. Oui aussitôt puisqu'à l'échelle des temps géologiques l'empreinte de l'homme n'est qu'un souffle au milieu du Sahara (grain de sable Pierre grain de sable).

Pour me distinguer je sors du tunnel à plat... de l'avant.
Cinquième crevaison sur une chambre neuve cette fois, l'épine doit toujours se balader dans le caoutchouc. Je règle la question avec une bombe anti-crevaison, bien plus simple à utiliser que la sempiternelle rustine, sa colle et la pompe qui les accompagne.
Croisons les doigts pour que ça tienne (et ça tient toujours plus d'un mois après).

Le reste de la journée se passera sans souci. Avec le Causse on retrouve la chaleur et les moutons, pardon les brebis.
Nous ne verrons de la Couvertoirade qu'une terrasse de bistrot où nous retrouvons Jacques.
Après le pique-nique je reprends la voiture. Nous visitons le Causse et ses trous et je me paume trois fois avant de débusquer le gîte du soir.

Il me faudra user du GPS et du téléphone pour rejoindre notre hôte et sa pompe à bière, dehors il pleut et Philippe rince les vélos.

Ce gîte m'apprendra une chose sur l'écologie et le tri de ses déchets.

Il faut apprendre à séparer le pipi du caca! Cela me laisse perplexe, comment déféquer sans uriner? Toute une éducation à refaire... à moins d'aller aux chiottes avec une bouteille.



Au repas, une fois de plus, les histoires de théâtre prennent le pas sur le reste. Sans doute le fait que le gîte soit équipé "concert"... d'où la pompe à bière. La nuit sera bonne.

Aujourd’hui, j’en ai assez de raconter étape après étape que mes fesses sont posées sur la selle de mon VTT tandis que je pédale, depuis maintenant neuf jours, sur des pistes parfois hostiles, alors que je ne leur veux aucun mal à ces fichues pistes.
Et puis, il y a ces paysages bien commodes à mettre en avant dès que l’inspiration tarit. Et oui, il sont beaux, et alors ? Ils le sont tous avec leurs bois, prairies, falaises, rochers, sucs, monts, abîmes et j’en passe… alors qu’il suffit de sortir de chez soi pour en trouver d’aussi remarquables. Une fois encore je pense à G.B."C'est vrai qu'ils sont jolis tous ces petits villages, tous ces bois, ces hameaux, ces lieux dits, ces cités... ils n'ont qu'un seul point faible et c'est d'être habité... par des gens qui regardent, le reste avec mépris du haut de leur rempart... Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
Avec quelques jours de recul, je reviens sur la caution culturelle mise en avant par les dépliants du «Partage des eaux». En guise de culture artistique (hormis trois œuvres qui ont parlé à ma sensibilité), je n’y ai entraperçu tout au plus que des installations qui m’ont davantage inspiré les trois premières lettres de ce mot si noble devenu fourre-tout au service de la masse.
Les œuvres, parlons-en, souvent limitées à quelques morceaux de bois, ferraille ou pierre, ordonnancés pour nous donner l’impression que nous sommes face à un truc hors du commun.

Les panneaux explicatifs, tous inclinés, même pas droits, comme pour signifier qu’ils sont eux-aussi le fruit d’une réflexion au sujet de laquelle j’imagine quelques "intellos", imbus de leurs personnes, cogiter en groupe restreint pour produire du texte sur lequel le quidam, s’il ne s’esbaudit pas, se rabaisse à penser qu’une telle oeuvre n’est pas à sa portée. Ce même texte qui, à l’inverse, inspirera certains au point qu’ils finissent par s'imaginer être les seuls à qui il s’adresse (ceux-là même qui vont dans des concerts classiques de seconde zone et se retournent vers vous d’un air ostentatoire, froncent leurs sourcils et émettent avec leurs bouches en cul de poule des « chutttt » réprobateurs, tout en regardent impatiemment leur programmes à la recherche du dernier titre "libérateur" qui leur permettra d'effectuer leur "sortie", afin qu’ils jouissent du regard que les autres voudront bien porter sur eux… enfin, tout ce qui conditionne chez l'humain ce que je déteste, d'autre diront : "Ceux qui ont leur trou du cul au milieu du dos" ). Ah, si je ne me retenais pas, je serais capable de dire des chose déplaisantes. Heureusement, cet engagement tacite qui me lie à l’écriture de mes impressions d’étapes est là pour contenir la virulence de mon propos.

Donc l’étape neuf, que dire ? Après avoir quitté le gite tout mignon et propret au sein duquel la relation au visiteur/client est réglé comme sur du papier à musique et où les arrangements musicaux sont tellement mélodieux, dès lors qu’on ne prend aucune liberté avec la partition, on attaque la route.

Ne voilà pas que le Pierre qui s’est probablement enfilé une barre énergétique, mène le train avec une cadence intenable. Dès les premiers mètres de côte nous tirons la langue sans parvenir à le suivre. A cet instant, je me dis que l’effet "boost" trouvera tôt ou tard son issue et nous permettra de reprendre notre souffle. Ce fut le cas plus rapidement que prévu lorsque Pierre mis pied à terre.

Ensuite, je garde en mémoire la traversé de mon premier tunnel ferroviaire à la suite duquel nous avons effectué une poussette mémorable lors de l'ascension d'une interminable sente encaissée et en pente très raide. L’effort aidant, poussés dans nos retranchements physiques nous avons échangé quelques propos qui, bien que graves, soulignaient nos vulnérabilités respectives, tout en nous rendant le goût de l’essentiel, à cet instant nous étions simplement humains.

Ensuite, je ne me souviens plus que de «parcimonie» et «bon escient», à l’origine d’une histoire d’Italien et d’Arménien, qui m’a fait bien rire.
En fin de journée, après que François ait fait un plongeon dans un lac, nous arrivons à Lascours… J'ai eu très soif, mais j'ai préféré laver nos vélos pour avoir l'esprit tranquille avant de boire et de rejoindre le dortoir. 

Le patron des lieux nous a mis tout de suite à l’aise en nous donnant libre accès à la tireuse de bière, sous réserve qu’à chaque demi nous fassions une croix sur un dessous de verre. La salle possède une scène et la musique d’ambiance diffuse des enregistrements de groupes locaux qui s’y produisent.

Le tajine d’agneau servi au repas du soir est excellent et l’évocation de Lanza del Vasto qui a vécu dans le coin et dont la tombe se trouve à proximité, nous rappelle que nous sommes au cœur d’un lieu où des expériences de vie alternative ont été tentées. Ici aussi, bien qu'il semble encore planer dans l’atmosphère, le vieux rêve s’est fracassé contre une réalité sur laquelle nous aussi buttons au quotidien.

Loran, le fils du patron est à nos petits soins depuis notre arrivée, un peu trop peut-être à mon goût, mais son jeu n’est pas encore empreint de ce qui me ferait rejeter la même attitude chez un adulte. Le matin, laissant un petit billet à son attention, juste avant de repartir, j’apprendrai par son père qu'il cherche ainsi à se faire de l’argent de poche. Je me met alors à songer: " et oui, fatalement, ses besoins naissant ne sauraient être satisfaits par les produits d'un jardin, fût-il sans engrais et pesticides, ou par la douce brise qui monte de la vallée, ou encore par le chant d'un oiseau ou simplement par la communion de personnes vivant au diapason de leurs aspirations communes". Ainsi va la vie...
La nuit fut bonne en ce le lieu apaisé.

Traversée en biais du Larzac, comme certains disent « c’est une étape de transition ». Par des petites routes, cette journée sera sous le site du goudron (ou des tunnels pour certains).

Je parviens rapidement en voiture à la Couvertoirade, je vous entends dire: « Mais celui-la, il est toujours dans la voiture ». J’ai cédé ma place afin que Philippe puisse profiter du passage par le tunnel, car la dernière fois (GTMC) il en avait été privé. Mais revenons à la Couvertoirade, arrivée matinale vers 9 heures 30, le village est vide, tous les volets sont fermés, toutes les boutiques closes, à part un border et un chat noir, j’ai vu « dégun ». Je souhaitais boire un café, mais rien n’était ouvert. La belle Couvertoirade, meurs de son succès. J’ai pourtant croisé un autochtone, je lui demande si il y a un bistrot ouvert, la réponse fut édifiante :
- Vous ne voulez tout de même pas que l’on ouvre pour vous servir un unique café, cela ne nous rapporterait pas assez pour payer l’électricité de l’ampoule.
Je ne lui ai même pas répondu, car, quand la marchandisation de tout vous cerne, on ne peut que rencontrer des individus qui ont ce modèle de paradigme dans leur esprit et surtout dans le tiroir caisse. C’est bien malheureux !!! Il est bien évident qu’ici vous êtes dans l’Industrie du Tourisme et cela commence par le parking payant et après, tout est fait pour plumer le touriste de base et pratiquer « la tonte des tickets ». Sans être nostalgique, je préférais avant.
Ce n’est que le troisième rassemblement de ce genre ne direz-vous que nous rencontrons sur notre traversée : le Mont Gerbier de Jonc, le Mont Aigoual et la Couvertoirade. Alors, après 9 jours de VAP il est vrai que nous avons croisé très peu de monde. Quelques randonneurs pédestres (surtout dans les hébergements), deux ou trois vététistes, quelques agriculteurs taiseux et un forestier convivial. Par contre, hier, en passant par l’Aigoual, nous avons côtoyés des touristes et quelques « ultra-traileurs ». Ces derniers, fiers comme Artaban, dans leur short rutilant avec leur petit sac à dos minuscule et qui font semblant de ne pas nous voir. C’est tellement dérisoire, que cela me fait rigoler. Si tu essayes de leur donner le bonjour, ils tournent la tête de l’autre côté ou ils te croisent sans te voir. Ceci est aussi valable avec le peu de cyclistes que nous avons croisés. Comme dit si bien l’Autre : « Nous vivons une époque moderne… » Je les laisse avec leurs indifférences et je continuerai comme toujours à saluer le montagnard, le flâneur, l’autochtone que je croise sur le sentier, à blaguer de tout et de rien et échanger avec autre chose que des relations virtuelles. Etre dans l’humain, écouter le timbre rocailleux et tremblant de la voix d’un autre, c’est formidable, même si cela ne dure qu’un instant. « SALUT !!! ».
Mais avant de quitter ce plateau magique qu’est le Larzac, je me permets de vous signaler (encore !) cet auteur, Jean Louis Magnon. Dans son roman il est question d’une cavalcade initiatique à travers les paysages majestueux du Mont Aigoual, du Causse du Larzac et qui file vers le Bas Languedoc en passant par l’Espinouse pour finir dans le Minervois, un peu comme nous, en somme. Nous filons sur le plateau de Guilhaumard, on oublie très vite les mauvais moments. Nous avions la possibilité de deux itinéraires, soit passer par le bord du plateau et le Pas de Tirecul, soit nous rendre à l’Abîme de Mas Raynal. Après un vote, nous allons à l’abîme. Après par de petites routes nous avons rejoins la rivière Orb, puis nous sommes monté pour gagner notre gite, qui est aussi une résidence d’artistes. Perdu au fin fond des Monts d’Orb, mais on y écoute quand même Wanda Jackson !!!!

 

 

On démarre sec, ça grimpe encore, avant la fameuse traversée de tunnel dont Jacques nous avait parlé: on a pris nos frontales.
Notre Sud est là: on arrive sur le Larzac: les petits sentiers entre les parcs à moutons, ça fleur bon le buis avant la Couvertoirade. On y retrouve Jacques au bistrot, et filons trouver de l’ombre pour le pique nique. La proximité de l’autoroute est incongrue: on avait oublié son existence.
L’après midi on fait le crochet pour jeter un oeil à l’abîme de Mas Raynal (c’est profond…) et ça repart, l’étape est longue mais sans trop de dénivelé.
Je pique une tête en passant près de la retenue d’Avène avant la dernière montée vers le gîte.


On est les seuls dans ce lieu atypique aménagé avec scène pour pouvoir accueillir des musiciens en résidence: lits côté jardin et tireuse à bière en fond de salle, bande son, tajine et nuit claire, que du bonheur…