Les valeureux participants :

Diaporama:

Parcours:

Distance: 36.39 km

Dénivelé positif: 932 m

Dénivelé négatif: 888 m

Point haut: 1485 m

Point bas:1003 m

Tracé:


Visorando

Diagramme:

(Altitudes et distances en mètres)


Visorando

Cliquer sur un participant pour lire son récit de l'étape : 

  • Récit
  • Jaume
  • Philippe
  • François
  • Pierre

Descriptif du parcours:

De la Bastide Puylaurent, (1016 m) afin de contourner la Serre de la Bastide et pour se rendre au hameau de Fraisse, prendre après la gare, un sentier de (service), qui surplombe la ligne de train. Passer sous la voie, couper en traversant un gué (1011 m) le ruisseau de Fraisse qui se jette dans l’Allier. Repasser sous la voie, monter sur le Fraisse. A droite, au calvaire, prendre la direction d’un lieu dit Les Davalades (afin d’éviter des poussettes importantes sur le GR 7) suivre cette piste de débardage qui se perd dans la forêt, au deuxième ruisseau (afin éviter de perdre 50 mètres de déniveler, nous avons fait le choix de monter de 40 mètres en pleine forêt de hêtre dans les Teillous pour aller récupérer une piste à 1100m qui rejoins notre itinéraire initial). Là, à gauche, une belle piste forestière qui monte par l’Ermet vers La Soucheire (1304 m). Continuer la piste en crête pour rejoindre le Moure des Estombes (1328 m). Chantier d’implantation d’éoliennes, suivre la crête de Chamlonge (1466 m). Poursuivre en passant à coté du point culminant le Moure de la Gardille (1503 m). Attention, vers 1470 m un carrefour avec beaucoup de départs à causse du chantier, ne pas prendre (comme nous) à gauche cela mène à une des sources de l’Allier sur la face Sud. Mais bien suivre plein Ouest la direction de Robescut, (Source du Chassezac affluent de l’Ardèche). Là, descendre en cherchant la troisième piste à droite (1360 m). Celle-ci rejoins la D71 qui conduit au village des Chazeaux, rejoindre Belvezet (1195 m). (Nous sommes proches du « Nombril Hydrographique » du Massif Central qui se situe à la Pierre Plantée sur la commune de Laubert). Dans le village à droite, couper la voie de chemin de fer. Une piste monte au pont de la Pézade, en suivant le Valat des Riols on arrive près du Carrefour la Pierre Plantée (1256 m) que l’on laisse à droite (lieu de rencontre avec notre itinéraire de la GTMC, il y a 5 ans). Poursuivre par une piste qui monte sur la Montagne du Goulet près du Plo de l’Aygue (1435 m). Ensuite, descendre sur Valescure (1180 m), continuer pour aller cueillir la D 901 (1052 m) à gauche. Passer à côté de St Jean du Bleymard, rejoindre Le Bleymard à 1068 mètres d’altitude.

 

Hébergement:

Hotel restaurant La Grand'Halte (Rue des Tilleuls  48250 La Bastide Puylaurent)

Restauration:

Repas du soir: Hotel-La Remise (48190 Le Bleymard) 

De celle-ci je retiendrai Belvezet, sa gare, sa mairie, son école, son habitant chaleureux, ses chiens accueillants, sa fontaine et son eau fraîche et monsieur X qui passa les 3 heures où je fus présent à ranger son jardin...
Les vaches y ont abandonné tout espoir de voir passer un train, la grève est permanente ici.

Question vélo l'après-midi j'aurai un bon regain d'énergie, sans doute les souvenirs d'une adolescence boutonneuse soignée sous la tente dans les bras d'une strasbourgeoise italienne... On arrive au Bleymard, souvenirs, souvenirs...
La descente vers la vallée du Lot est tout simplement sublime, j'y retrouve des sensations motardes à... 65 km/h.
Mais si ici le Lot "descend" vers l'Atlantique nous continuons à "monter" vers la Méditerranée .
Le partage des eaux est équitable, celui des dénivelés beaucoup moins.
Et demain ça se gâte avec le Mont Lozère... Mont qui pour nous est un col, allez comprendre!

L’étape N° 5, toute banale sur le papier, ne présente qu’un dénivelé montant de 932 mètres. Cela dit, en vertu du principe qui veut que chaque descente annonce une montée à venir, et que Labastide Puylaurens se trouve au fond d’une vallée ou coule l’Allier, ça fleure bon l’effort à venir.

A peine une centaine de mètres après le départ, je me rends compte que je n’ai pas mon casque sur la tête. Mais où avais-je précisément la tête pour l’oublier, obligeant mes collègues à un arrêt forcé devant l’hôtel désaffecté qui fait face à une gare ou très certainement les trains journaliers se comptent amplement sur les doigts d’une main. Cet hôtel d’allure lugubre abrite sur son toit des dizaines d’oiseaux noirs ressemblant à des corbeaux, nous frôlons ici le décor hitchcockien. En attendant, culpabilisé de faire poireauter mes camarades je retourne au véhicule qui bien sûr est fermé à clef. Il me faudra une bonne dizaine de minutes, qui me paraissent une éternité, pour trouver Pierre et bien sûr les clefs du Berlingo.

Enfin nous pouvons démarrer pour de bon et déjà ça grimpe. Court répit pendant que nous longeons la voie ferrée avant de franchir un petit affluent de l’Allier qui nous permet de nettoyer nos mécaniques. Juste après cette trempette forcée, nous nous trouvons dans de hautes herbes à suivre un chemin qui lui aussi monte jusqu’à atteindre une ferme où des chien heureusement attachés commencent à s’exciter de manière inquiétante. (Je garde toujours en tête le souvenir d’un chien qui m’a lacéré une chaussure lors d’une rando et où j’ai eu très peur que lachant ma semelle il ne s’en prenne à mes mollets. Depuis je reste méfiant avec ces animaux et aussi un peu péteux car désarmé en cas de pépin).

Ce matin- là nous roulons en sous-bois pour arriver sur un chemin au tracé plus qu'approximatif. Nous effectuons deux aller-retours avant de nous réengager une troisième et ultime fois dans la voie initiale sur laquelle assez rapidement nous sommes contraints de poser pied à terre pour débarrasser la piste de branchages qui l'obstruent. Avant de pouvoir enfourcher à nouveau nos VTT, nous devons les pousser en slalomant entre troncs abattus, branches et rochers affleurants dans un parcours "free ride" des plus abrupt qui aboutit enfin sur la piste forestière que nous cherchions. Heureusement, nous sommes à l’ombre, mais trop vite la piste se remet à monter sérieusement, la pente est telle que même en positionnant « tout à gauche » nous devons épisodiquement, au détour d'une des nombreuses épingles, nous remettre pousser nos VTT.

Une petite erreur de pilotage nous permet de nous rapprocher des sources de l’Allier, sans pour autant les atteindre, mais rien de grave; se fourvoyer ainsi d’un petit kilomètre fait parti du jeu, et puis, il n’y a pas mort d’homme. Maintenant le soleil cogne et nous voilà sans aucune ombre.  

Le repas de midi est pris dans la cour de la mairie d’un petit village dont j’ai oublié le nom. Jaume tient le volant du Berlingo et Pierre nous rejoint après que nous ayons rempli nos bidons à la source du village.

Nous attaquons sur une piste raisonnablement montante et assez roulante. Rien de notable durant ce parcours si ce n’est qu’après avoir rejoint un hameau et trouvé une petite route longeant la crête, nous réalisons que nous n’avons pris quasiment aucune photo. Un banc qui se trouve sur notre passage nous en donne l’occasion et le minuteur de l’appareil photo posé sur un piquet instable fait le reste.

Rapidement nous trouvons une pente très descendante et un revêtement en "enrobé", rien de tel, après une étape un peu galère que de se libérer en se laissant griser par la vitesse. En dépit du risque, nous nous abandonnons donc aux lois de la gravité. A cette occasion, je permets à mon VTT de battre son propre record de vitesse soit 62 km/h au compteur ! Quelques épingles assez raides nous imposent de puissants freinages bien que nous n’en ayons pas très envie tant cette sensation de vitesse nous grise. Enfin, nous parvenons en vue du stop qui marque la fin de cette descente mémorable. Petit détail, juste derrière ce stop la route est bordée par un muret qui surplombe le bassin d'une centrale d’épuration. C’est à ce moment que, descendant encore trop rapidement, je constate que mes freins, certainement trop chauds, montrent leurs premiers signes de faiblesse. En une fraction de seconde, j’imagine mon sort lié à un bout de garniture d’à peine quelques centimètres carrés qui frotte contre un disque brûlant, et je me vois buter ce muret qui me fait face et se rapproche encore trop vite, puis fatalement tomber dans cette immense cuve brassant de la merde !

J’entame alors en catastrophe un freinage alterné, avant, arrière, pour ménager ce qui me reste de freins. Fort heureusement ils ne me lâcheront pas et me permettront un arrêt in extremis sur la bande blanche du stop, alors que passe devant moi un véhicule qui aurait pu m'être fatal. Il va falloir que je songe à faire un testament, me dis-je dans un bref instant d'égarement.

Encore quelques coups de pédales avant de nous retrouver à siroter une boisson à la terrasse de notre hôtel du Bleymar. Le repas pris, je ne traîne pas et n’ai nullement besoin de berceuse pour m’endormir. Demain soir, nous serons au Pied de la Terre, lieu dont le nom m'a interpellé dès que je l'ai vu apparaître dans les projets d'étapes que m'avaient transmis Jaume. Ce lieu se montrera t-il à la hauteur de mon imaginaire ? j'attendrai J+1 pour y répondre.  

Puylaurent ne laisse pas un souvenir inénarrable. Après un départ fastidieux pour Philippe, nous avons suivi un de ces « chemins de service » créé par les hommes du rail, pour leur permettre d’aller faire leurs tâches le long des lignes de chemins de fer au temps héroïque de la vapeur. La ligne que nous suivons longe la rivière l’Allier, c’est celle d’un train mythique «Le Cévenol » qui relie Nîmes à Clermont Ferrand. Avant d’entreprendre l’ascension du Mourre de la Gardille (1503), notre joyeux concepteur de cet randonnée en VAP "La Ligne de Partage des Eaux" (ou cas où vous auriez oublié) nous a concocté un itinéraire afin d’éviter de nombreux portages sur un sentier qui prend 300 mètres de dénivelé sur 2 kilomètres de distance soit des passages à 15 % de moyenne, avec un angle de 8° 62’ 69’’ (Holà ! j’en vois qui prennent la calculette, je rigole doucement).


Arrivés dans une combe où coule des petits ruisseaux, au lieu dit «Les Dévalades » la piste de débardage disparait dans un faisceau de petits départs de «Tires » qui mènent peut-être nulle part.

Après avoir enlevé quelques branches de fayard (hêtre en français) et après avoir fait quelques allers et retours nos héros décident de prendre de l’altitude pour aller mordre une piste qui doit passer juste au dessus de cette hêtraie. Hé oui ! C’était une bonne solution. (Si il y en a d’autres à vous de les trouver…)


Par la crête ils parviendront au sommet de cette échine qui partage bien les eaux. Après une petite erreur d’orientation, ils ont même pataugé (ou presque) dans une des nombreuses mouillères qui composent les sources de l’Allier.

Plus loin, nous avons frôlé les sources du Chassezac, un affluent de l’Ardèche, qui passe près du Bois de Païolive. Nous sommes tout près du « Nombril Hydrographique du Massif Central » (voir la GTMC 2015 à cote de Laubert); j’aime bien ces petites particularités qui ne payent pas de mine - altitude 1214 mètres. Rien à voir avec des chiffres monstrueux des hauts sommets alpin ou autres massifs lointains. Mais c’est bien là le charme de ces endroits où il n’y a pas de foules agglomérées qui badent.

Car il n’y a rien à voir en apparence seulement une petite bosse plutôt plate en bordure de la N.88, une stèle que personne ne vient voir près d’un oratoire. « Allez circulez, il y a rien à voir !!! » mais peut-être à apprendre.

De là, toutes les eaux qui tombent du ciel filent vers les bassins versants soit de La Garonne, soit du Rhône, soit de La Loire, pas mal quand on y pense, c’est beau les ruisseaux pas vrai Monsieur Elisée Reclus ?

« L'histoire d'un ruisseau, même de celui qui naît et se perd dans la mousse, est l'histoire de l'infini. Ces gouttelettes qui scintillent ont traversé le granit, le calcaire et l'argile; elles ont été neige sur la froide montagne, molécule de vapeur dans la nuée, blanche écume sur la crête des flots ; le soleil, dans sa course journalière, les a fait resplendir des reflets les plus éclatants; la pâle lumière de la lune les a vaguement irisées ; la foudre en a fait de l'hydrogène et de l'oxygène, puis d'un nouveau choc a fait ruisseler en eau ces éléments primitifs ». (Extrait) 

D’un hôtel à l’autre, et entre les deux… ça grimpe, ça pousse, ça fait chaud, mais on se régale toujours.

 

Pierre nous attend au Belvezet pour un pique nique au village. Après c’est encore une forte grimpette qui n’en finit pas, faudra pousser encore mais la descente finale pulvérise nos records de vitesse, et la grande trouille dans la dernière épingle à cheveux… les freins qui fatiiiiiiguent !!! Ouf on arrive tous entiers, une bonne bière en prime.