Les valeureux participants :

Diaporama:

Parcours:

Distance: 41.64 km

Dénivelé positif: 857 m

Dénivelé négatif: 1079 m

Point haut: 1432 m

Point bas:1018 m

Tracé:

 


Visorando

Diagramme:

(Altitudes et distances en mètres)


Visorando

Cliquer sur un participant pour lire son récit de l'étape : 

  • Récit
  • Jaume
  • Philippe
  • François
  • Pierre

Descriptif du parcours:

Départ de Maltrate (1240m), monter jusqu'à la Plaine de Bauzon. Quitter la D 536 au profit d’une petite route qui mène au Petit Narcon, poursuivre jusqu’au lieu dit Sagnas (1224 m), en haut de la clairière emprunter un chemin à droite qui conduit jusqu'à un ruisseau (1200m) en dessous du Hameau de Fontbonne (1276m). Suivre une petite route qui file vers le hameau de Béque. Plus loin, à la maison forestière de Béque un chemin à droite permet de rejoindre, par le Cros de Boutazon la route qui descend (sources de l’Ardèche à Valeau 1416m) sur le Col de la Chavade (1266m). Couper la N 102, emprunter la D 239 qui s’en va vers le Col du Pendu (1428 m). Juste avant, monter voir la mire au sommet du Suc du Montat (1438m). Descendre sur le Hameau du Bez (1224 m). Prendre la direction plein SUD se diriger vers l’altisurface, prendre à droite une piste qui contourne le Sommet de la Sagne, rejoindre la crête vers 1296 m, suivre celle-ci (avec quelques poussettes) jusqu’au Sommet du Lassés (mobilier). Petite descente sur un col (1296 m). Montée particulièrement raide avec poussettes et portages pour gagner le Sommet du Moure de l’Abéouradou (1357 m) (Phare bleu de Gloria Friedmann). Descendre sur un col (1302 m), poursuivre vers le Sommet de Pézouillouse (1345 m). Descente très raide sur le Col de Pratazanier à (1222 m). Une belle piste monte vers le Sommet des Trois Seigneurs que l’on laisse à main droite à un point côté (1352 m), prendre a gauche et poursuivre en courbes de niveau (passer devant une citerne à 1300 m) et descendre sur le Col de Pecoval (1264 m). Continuer à descendre, attention à gauche un sentier (1250 m) mène à Prat Clouzet (voir mire et mobilier). Revenir, à la piste reprendre la descente sur la Croix du Pal à (1150 m). Prendre plein ouest sur La Felgére, poursuivre la piste, rejoindre le monastère de Notre Dame des Neiges (1081 m). Dans celui-ci, bifurquer à droite en direction des Bories (1058 m). Continuer par la Courége pour rejoindre la Bastide – Puylaurent (1016 m).. 

Hébergement:

Gite - ferme auberge "Le Rousset du Lac" (07510 St Cirgue en Montagne)

Restauration:

Repas du soir: Hotel restaurant La Grand'Halte (Rue des Tilleuls  48250 La Bastide Puylaurent)

Je serai bref, l'étape fut longue.

François, opiniâtre, est retourné voir les vaches et a récupéré son téléphone. Miracle de la désertification de nos campagnes, il est clair que s'il l'avait laissé sur un banc de la gare St Charles les vaches ne le lui auraient pas rendu.

Le souvenir du jour sera cette tour bleue juchée sur la LPE avec son horizon à 360° et le salon de lecture offert avec la vue. Il a fallu la gagner celle là et franchir des passages genre "Camel Trophy" avec portages à la clé, mais cela en valait la peine.

L'autre souvenir c'est cette rencontre d'un randonneur solitaire en totale autonomie qui ne savait même plus depuis combien de temps il était parti... heureux homme.

Le dernier souvenir c'est le passage, peu avant l'arrivée à Labastide, au supermarché de la foi et de la prière. A voir l'état du monastère où séjournent 10 trappistes les affaires de dieu marchent bien.
Sinon rien à signaler pour cette journée qui clôt le premier tiers du parcours, nous "montons" toujours vers la mer...

 

Nos vélos ont passé la nuit avec les chèvres dans une grange située de l’autre côté de la route. En allant chercher mon VTT, je découvre quelques carcasses abandonnées de matériel agricole, des clôtures délabrées, un vieil hangar dont la structure inclinée par les années ne parvient quasiment plus à soutenir les battant de leurs portes bancales. Traversant la route pour rejoindre l’auberge et avant de me mettre en selle, je salue les deux couples de jeunes gens qui gèrent les lieux et déjeunent paisiblement.

Le Matin s’annonce ensoleillé et, lorsque nous quittons l’auberge en direction du col de la Chavade, je ne peux retenir un dernier coup d’œil en arrière.

Tout en pédalant et comme pour oublier que ça monte déjà, je songe à ce que je viens de voir et qui m’inspire cette utopie de la décroissance, si chères à tant de bobos nantis qui la décrivent comme un Graal, tout en se gardant bien de se l’appliquer à eux-mêmes.

Ici, je viens de me la prendre en pleine gueule, avec de jeunes gens de l’âge de mes fils qui semblent la vivre au quotidien. Ont-ils le loisir d’en faire leur choix ou s’est-elle, comme pour bien d’autres, imposée à eux ? Probablement contraints de la subir, par manque de ressources...

J’ai le sentiment d’une fin d’histoire que je pourrais comprendre s’il s’agissait de soixantenaires. Quant à ces jeunes, où seront-ils et que feront-ils dans dix ans, tandis qu’ici décroissance devient synonyme de délabrement. Mais qu’ai-je donc à toujours me poser des problèmes, là où il n’y en a peut-être pas. En silence je regarde la route qui file sous mon pneu avant et me rends compte que mon maillot est déjà trempé de sueur.

Arrivé au col de la Chavade, nous sommes attendus par François qui, revenu la veille avec Jaume sur les lieux où il pensait avoir perdu son téléphone n'avait rien trouvé. Il y est donc retourné ce matin, après avoir refait le parcours dans sa tête durant la nuit et avoir ciblé quelques endroits possibles où il aurait pu le perdre. Et, fait incroyable, il l'a retrouvé ! Ce fut un moment de joie partagée, d’autant qu’il y avait un apéro à la clef… Quoi, on peut-être sincèrement heureux pour lui sans pour autant cracher sur un petit apéro. Non mais, on est pas des bêtes !

Après un pique-nique en sous-bois, je prends le volant pour aller vers Labastide de Puylaurent à grand renfort de cartes routières. Quelle bille, je suis sans GPS, victime de la technologie qui fait de nous des feignasses de première. Mes collègues ont déjà disparu. Je m’arrête en chemin pour photographier l’Allier qui n’est encore ici qu’un ruisseau. 

Arrivé à Labastide de Puylaurent, que les autochtones nomment simplement « Labastide » je fais le plein du Berlingo, car selon Jacques, nous allons, pour les deux jours à venir, nous enfoncer dans des lieux « ravitaillés par les corbeaux ». En chemin je suis interpellé par un ouvrier qui travaille sur le bord de la route et me crie « eh ! salut le 66 ». Je parle un instant avec lui et bien vite, il me dit connaitre Ange, l’ancien maire de Caramany (lieu de résidence de Jaume et où je passe mes vacances d’été). Moi aussi je le connais bien sûr. Le catalan me raconte même comment il a participé aux travaux de réfection de la voirie du village et en particulier d’un lieu si étroit où les engins ne parvenaient pas à passer et où il a du déposer le bitume avec une brouette. Il ne pouvait pas mieux dire, ce lieu c'est précisément le devant de ma maison dans le quartier de « la Borde ». En le quittant, je lui lance « et bien, on est loin des cargolades ici ! » du tac au tac il me répond avec un éclat de rire « qu’est-ce que vous croyezpas plus tard que ce soir on s’en fait une avec les collègues ». Bonne humeur partagée, ouf, la journée finit sur un ton bien plus léger que ma prise de choux matinale.

Juste le temps d'aller rejoindre mes camarades sur le site de Notre Dame des Neiges où résident encore une dizaine de moines trappistes, (selon les dires d'une religieuse que j'ai rencontré au bureau des renseignements). Le lieu propose une boutique bien fournie, puisque entre les crucifix, les BD pour enfant sur la vie de Jésus, on y trouve aussi des cartons de vin, des gâteaux au beurre et même des "nonnettes" que je n'ai pu m'empêcher d'acheter (tout en pensant de manière fort irrévérencieuse et à la limite du sacrilège, qu'à défaut de "bouffer du curé", on bouffera de la none...) enfin, je fus assez surpris de trouver en tête de table des livres de Pierre Rabhi en songeant, pauvre vieux tu finis toi aussi ton parcours en te laissant accommoder à toutes les sauces. Implacable réalité !

Il semble que nos "moines" n'aient pas perdu le nord en substituant l'argent du tourisme à celui des croyants qui ne tombe plus dans les troncs et ne fait certainement pas plus recette lors des offices religieux.

Ce soir, nous sommes à l’hôtel, drap et serviette propres. Repas dans la salle du restaurant. Avant d’aller au lit, petit briefing journalier au cours duquel Jaume nous présente le trajet du lendemain. Quelle veine, je suis tellement nul en orientation que je me suis auto-dispensé de cette charge lors des étapes. Et pourtant, allez donc y comprendre quelque chose, lors de mes randonnées en montagne, j’utilise régulièrement les mêmes cartes et, jusqu’à présent, je ne me suis jamais perdu… Tant pis, si je me dévoile un peu trop sur le coup, mais d’aventure si je venais à être démasqué, je nierai tout en bloc !  

Demain il fera jour.

4 éme Etape Maltrate La Bastide Puylaurent

« Ça va  hurler chouchou !!! » (A prononcer très fort au début, pour finir en crescendo) Phrase dite très souvent par François [1]

 Ce matin était radieux, un peu frais. Apres avoir quitté la Plaine de Bauzon, nous roulons sur un itinéraire composé d’un peu de goudron, de pistes, de sentiers. Mes petits camarades m’ont dit qu’hier, ils étaient passés à un lieu dit «  le Cros du Loup ». Nous, aujourd’hui, nous allons passer au « Cros de Boutazon ». Cette appellation de certains lieux comme par exemple Croc, Cros, Grau ou encore Crau et voire Croix m’a toujours questionné. Toutes ces dénominations accompagnées de nom comme : « La Croix de Marquixanes, Le Grau de Maury, Le Cros de Boutazon, Le Croc du Loup, Le Col de la Croix Haute  (surtout quand il n’y a pas de croix)  la Croix de Moïse ou encore la Croix de Panlon. Toutes ces appellations toponymiques me font penser à une autre explication : très souvent, ces lieux n’ont pas été christianisés, en clair il n’y a pas de croix. Car, lorsque que l’on observe ces lieux qui portent ces noms, très souvent la configuration du paysage ressemble à un petit col au sens géographique. Cela pourrait venir tout simplement du mot «  Creux » d’origine gauloise  « crosus » ou encore de grau « Défilé, passage montagneux », du latin gradus « degré » d’où le mot « pas », degré, marche. Comme une échancrure, un passage montagneux nous ne sommes pas loin du « port ». Hé bien ! Je lance à la cantonade (je n’ai aucune compétence en toponymie il va de soit !!! ) pourquoi ne pas voir dans ces appellations toponymiques l’expression du passage entre deux endroits ?

  • Jaume, t’avais bien dit que t’arrêterai de réfléchir et de te poser des questions
  • Ramones, je sais, mais je n’y peux rien. Il y a des trucs comme cela qui me reviennent.

Je ne vais pas tout de même vous raconter que j’ai mis pied à terre et que j’ai franchi un ruisseau. D’ailleurs, celui-ci s’appelle « Le ruisseau de Chambonnet » et qu’après j’ai pousser mon vélo, jusqu’au hameau de Fontbonne. J’entends déjà le rire moqueur de certains, qui en gloussant vont se foutre de ma fiole.

En arrivant près de Maisonneuve sur le bord du chemin à 50 mètres devant moi, je vois un truc orange, qui irradie dans la verdure du paysage. Cela ressemblait à une veste de chasseur, « Tiens la chasse à repris ». Peut-être un chasseur mort sur le bord du champ ? Car la chose, a la moitié du corps enfoncée dans le sol, elle ne bouge pas, on auraient pu passer à côté. J’ose interpeller la forme orange. Elle remue. La chose inerte remue, et je la vois s’extirper, du trou dans lequel plus de la moitié de son corps était caché. Un homme bien vivant. Celui-ci, en faisant une reptation arrière, émerge  de son orifice.  Un peu aveuglé par la lumière, il est fort surpris de voir trois cyclistes le cerner.

C’est un gars d’une société de téléphonie, à quatre pattes, la tête enfoncée dans un regard et qui était entrain d’essayer, tant bien que mal, de faire passer dans un fourreau  un nouveau câble téléphonique. Son collègue étant à plus de 400 mètres de là, ils rencontraient quelques difficultés à faire passer celui dans le tuyau.  Les sociétés téléphoniques enterrent les lignes à cause des hivers rigoureux et des régimes de vent (La Burle pour ne pas la citer). Car nous sommes quand même à 1325 m d’altitude. Ici l’hiver, croyez-moi c’est rude.

Philippe avait cru que c’était un concurrent, un chasseur de « Collemboles », car notre ami est un spécialiste en la matière (visitez son site). Nous reprenons notre route, comme le dit si gentiment Pierre avec son air goguenard :

  • C’est notre journée téléphone !!!

Et nous voilà à rigoler comme des idiots que nous sommes. Pour la petite histoire notre François  (qui est dans le véhicule ce matin) à perdu son téléphone hier après-midi dans le secteur de  Sagnes et Goudoulet, en allant vers Pra Pouzol. Nous sommes déjà allé hier soir faire des recherches qui sont restées vaines. Ce matin, François est reparti…eh bien, figurez-vous qu’il va le retrouver, si, si. Trouver une boite en plastique qui sonne en plein milieu du Massif Central, cela aurait pu être dans une chronique de La Montagne de  Monsieur Vialatte, pas vrai Alexandre ?

Le Mourre de L’Abéouradou (1357 m), un nom qui m’avait attiré quand je préparais le parcours (mourre = Le visage ou le museau en Occitan). Ce chemin, je l’ai regardé longuement à la loupe sur la carte, miré sur les photos aériennes, il me semblait de bonne augure. Arrivés au hameau  du Bez 1224 mètres (un petit col), très rapidement nous avons compris que cela aller monter. Nous avions récupèré François et sa célèbre citation « Ça va huurrleer chouchou !!! » et là on a compris.

Pourtant nous avons une piste qui montait moins, par rapport au tracé du GR 7 qui monte droit dans la pente. Nous voilà partis à l’assaut du sommet. Assaut, oui, car plus nous approchions du sommet et plus celui-ci se dérobait à notre attaque. Nous cherchions désespérément une Tour Bleue  (non, on avait pas encore fumé de la moquette…) Et après avoir escaladé, (c’est bien le mot), en soulevant nos vélos nous avons enfin pu voir le fameux Phare Bleu de Gloria Freidemann.

Nous profitons de l’endroit et par un escalier en colimaçon nous arrivons sur une plateforme où, par des ouvertures, nous admirons le paysage montagnard. Et consultons des ouvrages laissés là pour les visiteurs. Nous nous sommes fait rattraper par un randonneur que nous avions déjà croisé au Bez. En bavardant avec lui, nous apprenons qu’il était parti comme nous du Mont Pilat. Il ne savait plus depuis quand, il était parti, il était complètement immergé dans le paysage. Cela lui allait bien de se laisser porter par cette flânerie cathartique, elle lui nettoyait le cerveau…. Salut à toi randonneur … A plus.

Nous continuâmes notre route par ce chemin très chaotique en V.A.P. Après le col de Pratazanier, la qualité de l’itinéraire s’est nettement améliorée. Arrivés à ND des Neiges, j’ai été fort déçu de l’architecture du monastère, je l’aurais vu plus roman. Mais là, on ne peut pas changer le décor… J’en sais quelque chose, je suis un ancien "machino" de théâtre.

[1] Expression utilisée très souvent par François, qui l’a lui même empruntée à Carlos le célèbre nain clown  du Magic Circus

Ce matin j’ai la voiture, je file chercher encore mon téléphone perdu la veille. C’est mon jour de chance: j’ai à peine fait un kilomètre après Blayes sur un tronçon en prés et sous bois… que je tombe dessus !! Je vais fêter ça par un détour à l’Abbaye de Mazan où une installation de cercles géants en feuilles d’or sur les bâtiments fait merveille, avant de retrouver les hommes au col de la Chavade.


Pique nique dans l’herbe sur le plateau avant le col du Pendu, et je laisse la voiture à Philippe.
L’après midi on va souffrir: crête en plein cagnard, faudra pratiquement porter les vélos à certains moments On s’arrête au « phare bleu » sur la commune de Borne. C’est une tour en bois, d’environ 8 mètres de haut, dans laquelle on peut monter et admirer le paysage à 360°. On y trouve une grande banquette circulaire pour s’étendre et des livres pour se détendre.
Mais la descente vers Notre Dames des Neiges nous appelle, Philippe y achète un carton de vin rouge, soit disant fait par les moines… mais c’est un Faugères 2015 qu’on se déguste le soir.