Les valeureux participants :

 

Diaporama:

Parcours:

Distance: 42.03 km

Dénivelé positif: 569m

Dénivelé négatif: 1204 m

Point haut: 1088m

Point bas:402 m

Tracé:


Visorando

Diagramme:

(Altitudes et distances en mètres)


Visorando

Cliquer sur un participant pour lire son récit de l'étape : 

  • Récit
  • Jaume
  • Philippe
  • François
  • Pierre

Descriptif du parcours:

Au départ des Bourdils (1040 m), prendre la piste plein ouest, passer le Col de la Bastide continuer jusqu’au Col de Fontfroide (973 m). Contourner par le Sud la crête aux éoliennes pour rejoindre le Col Montplo à la bifurcation suivante à droite. Poursuivre la piste jusqu'à en couper une autre au Col de la Pinchinière, prendre en face, passer juste à coté d’un sommet appelé Bureau (1061m) ensuite à celui de Pisse-Loup. Déboucher sur un splendide panorama (1060 m) qui surplombe la vallée du Jaur. Poursuivre la descente qui mène au Col de Folabric à droite pour rejoindre le mur du barrage du Lac de Vezoles (965 m). Après une aire de pique- nique dans la ligne droite, prendre à gauche la route forestière du Cabarétou, passer à la fontaine des Cabanes, continuer sur le Col des Bœufs (963 m). Arriver au Col du Cabarétou (936 m) tourner sur la droite par la D109 passer la Vaissiére, ensuite première à gauche par la route forestière de la Blanque passer près d’un pylône (1035 m) aller au hameau de la Blanque. Poursuivre et passer le Col des Thérondels (934 m). Couper la D 55 plein Ouest filer sur la route de l’Espinouse, passer devant la maison forestière, à une bifurcation (920 m) emprunter à gauche une piste, après un point coter 863 mètres prendre à droite un sentier descendant pour rejoindre une piste qui mène au Mathas de là poursuivre et trouver la D 64 (830 m) que l’on suit (voir le Dolmen) suivre cette route jusqu'à La Prade Haute et ensuite à La Prade prendre à droite la D 165 qui mène au Gite de Montplaisir (480 m) .

Hébergement:

Gites Les Bourdils (34390 Mons)

Restauration:

Repas du soir: Gite de Montplaisir (81270 Labastide Rouairoux) 

Ca y est. Pour nous (François et moi même) ce sera la dernière, nous devons rentrer en TER demain et, pour cause de grève SNCF, nous avançons notre retour d'un jour.
Je commence par une demie étape en voiture. J'ai tout le temps de profiter du lac de Vezoles et de ses paysages.
Une fois encore j'en prends plein les yeux.


L'après midi sera sans fait notable hormis ce dolmen de bord de route qui nous servira de podium sans l'ami Jacques de corvée de bagnole.
Le gîte du soir sera l'occasion d'un apéro et d'un bon repas pour conclure cette dernière journée de vélo, avec bien sûr quelques bonnes histoires de... théâtre!

Notre piste continue de suivre une crête, cette sempiternelle ligne du partage des eaux que nous longeons depuis environs 450 km, alors que nous nous apprêtons à atteindre le seuil des 500 km !
En attendant, nous jouissons du point de vue et effectuons même une petite marche dans des broussailles, qui nous arrivent au-dessus de la taille, pour découvrir un panorama grandiose.

C’est ici qu’une tique est venu se fixer sur ma peau. (Pour la petite histoire, cet acarien me causera par la suite quelques soucis, ponctués par des analyses sanguines et un traitement de cheval à base d’antibiotiques).

Après quelques kilomètres, le col de Fontfroide, haut-lieux de la résistance, marque la fin de la piste forestière qui conduit aux Bourdils. De là, nous prenons une autre piste au profil de montagnes russes, comme nous en avons déjà tant emprunté. Nous traversons encore des champs d’éoliennes qui me donnent envie de m’amuser un moment avec la Lune et les pales d'une éolienne.


Nous retrouvons Pierre non loin d’un lac artificiel et profitons des aires aménagées pour déjeuner à l’ombre des pins.
L’après-midi, c’est François qui porte cartes et boussole pour nous guider à travers une interminable forêt. Le parcours s’achève sur une courte descente, très technique, que nous n’aurions peut-être pas abordée avec autant de sérénité si nous n’avions déjà été confronté à ce type de difficultés durant notre périple. Sans échanger à ce propos, nous avons tous en tête que notre aventure touche à sa fin.
Nous empruntons une voie goudronnée et stoppons devant un dolmen qui nous donne l’occasion d’une dernière photo souvenir, tout en m’imposant une traversée de route au sprint, un franchissement incertain de fossé herbeux, une escalade du dolmen et une prie de de pose ou j'oublie de rentrer mon ventre... le tout en moins de 10 secondes, temps imparti avant que le temporisateur ne déclenche l’appareil.

Arrivés au gite, situé au-dessus de Labastide Rouairoux, nous découvrons un lieu agréable doté d’une grande terrasse tout en long qui surplombe une forêt, sous le bruit incessant d’une cascade. Avant le repas, je somnole un moment sur un fauteuil bercé par le balancement des arbres sous un vent croissant annonçant l'orage.

Un ami de Jaume qui réside à proximité passe nous voir et porte une bouteille de vin. Sa venue donne l’occasion à mes collègues de parler de quoi, je pose la question ?

Et bien, au risque de surprendre, ils ont parlé théâtre ! Une fois l’ami reparti nous prenons un repas assez animé en discutions diverses avec nos hôtes.
Cette nuit, la dernière de notre groupe, tout comme notre première nuit à la Jasserie du Pilat, furent les deux seules où nous avons partagés nos dortoirs avec des dames. A la différence qu’ici, le dortoir est particulièrement exigu et les deux dames en question ne se montrent pas particulièrement aimables à notre égard.

Les matelas disposés côte à côte dans cette petite pièce sous combles et les positions transverses occupées par ces dames furent telles que la nuit me parut fastidieuse, avec d’un côté de ma tête les pieds de l’une d’entre elles et de l’autre ceux de Pierre qui, fort heureusement, me sont plus familiers. La promiscuité est telle que François préfère descendre sur la terrasse pour dormir à la belle étoile…

Si encore nous avions eu deux pin-up à côté de nous, notre sommeil aurait pût s’embellir de quelque rêve inavouable. Mais là, entre un profil de Tartine Mariol et le style flasque d’une Olive de Popeye, tout hypothétique qu’il soit, le rêve ne put que se transformer en cauchemar…
Courage, demain nous chargerons le véhicule et quitterons le lieu pour accompagner Pierre et François à la gare avant d’escalader seuls, Jaume et moi, le Pic de Nore, ultime difficulté de la dernière étape.


Je ne dirai pas que je quitte avec regret le refuge des Bourdils. Encore un peu d’Espinouse avant de passer sur le Somail. Je suis plutôt ravi de mon choix d’itinéraire pour hier et aujourd’hui.

J’avais peur que celui-ci soit beaucoup plus compliqué, ce plateau de la Montagne de L’Espinouse est fort agréable. Enfin par mauvais temps, je pense qu’il faut être sur ses gardes, normal !!!.

Un arrêt mémoriel au Col de Fontfroide s’impose avec la lecture de la stèle élevée en l’honneur de toutes ses personnes qui ont données leur vie, parce que des gros cons de nationalistes et de fascistes, avaient des vues hégémoniques et des envies d’asservir l’ensemble de la planète.

C’est effrayant qu’il y ait de telles idéologies et qu’elles soient encore vivaces aujourd’hui. Il nous faut être très vigilants parce que leurs idées ne sont pas mortes et elles sont parfois bien vives, il suffit de regarder ce qui se passe en ce moment dans le monde. Cette phrase tirée de la pièce : « La résistible ascension d'Arturo Ui » de Berthold Brecht, cette phrase, nous ne devrions jamais l’oublier : « Ne vous réjouissez pas de la défaite du monstre car, à travers le monde qui l'installa puis le stoppa, la putain qui l'a engendré est de nouveau en chaleur. »

Cette dernière a été aussi utilisée en exergue par le cinéaste Sam Peckinpah, dans le générique de son film sur Stalingrad « Les Croix de Fer ».

Je quitte ce col avec un peu d’amertume, nous longeons encore un parc éolien, je suis partagé entre être pour ou être contre. Je vous invite à allez voir le film militant « La cigale, le cordeau et les poulets » ou lire l’article de Libération sur « les insurgés permanents de la Cigale »,
avec leurs déboires avec l’état Français, un véritable monument.

Enfin le saut de la Vezoles, me confirme que cette ligne de partage existe bel et bien. Je la suis avec mes trois collègues depuis déjà 11 jours. Et comme dit si bien « l’Autre » : « Plus qu’un jour pour arriver en vue de Carcassonne.». C’est quand même pas mal une randonnée de 12 jours en VAP sur « l’arête frontalière » qui ne partage que les eaux et pas les hommes, on en est sur, car nous sommes en Occitanie. La langue parlée ici, c’est l’occitan, avec au départ le vivaro-alpin, et l’auvergnat et ensuite le languedocien. Ce n’est juste qu’une histoire d’accent, d’intonation. La preuve, mon père, natif du Lauragais conversait sans trop de problème avec les gens de Haute-Loire, en particulier du Velay où il était venu s’établir après la guerre.
On se demande si c’est bien un journal de bord sur mes impressions de voyage ou un catalogue touristique, voir littéraire sur le Massif Central ? Je vous l’avoue, j’en sais rien. Et je vous laisse à vos doutes. Pour ma part, ce voyage je l’ai rêvé, je l’ai vu grandir sur les cartes de plus en plus précises, et pour finir, j’y ai roulé dessus (çà sent la conclusion ce truc !!!). D’être dans le paysage, d’avoir le vent qui souffle sur le visage, de sentir ses odeurs d’abord nordiques avec ses sapins et ses hêtres, et après, plus loin, en descendant (toujours vers la mer comme l’a si bien compris Pierre !!!) ses odeurs deviennent plus méridionales. Tout en gardant un petit côté surprenant, celle-ci peut redevenir nordique dès que l’on reprend de l’altitude. Avec ce phénomène de montée en altitude, les essences changent, il est possible d’avoir des effluves nordiques tout proche de la garrigue du Minervois ou du St Chinianais. C’est l’avant dernière étape de mon périple.
- Attention !
- Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a Ramones ? Tu as des doutes ?
- Oui, je crois que le mot « périple » ne s’emploie pas pour désigner un tel voyage.
- Ah ! hé qu’est-ce que je dois dire s’il te plait ?
- Consulte les nombreux dictionnaires que tu as achetés et qui sont dans ton bureau
- T’es sur de toi ???
- Oui.
- Bon. Alors je vais le faire.
Donc comme vous l’avez compris après ce bavardage avec mon vélo, je suis allé consulter. Et bien figurez-vous que ce bougre de Ramones a raison. En voici la preuve avec ce petit copier/coller de la définition du Robert :
Périple [pe?ipl] nom masculin
étym. 1629 ? latin periplus, grec periplous, de plein « naviguer »
Famille étymologique ? flotter.

1. Didact. Voyage d'exploration maritime autour d'une mer, d'un continent. ? circumnavigation.
Par ext. Grand voyage par mer. Le périple de Magellan autour du monde.

2. (1898) Cour. (sens critiqué) Voyage, randonnée par voie de terre, circulaire ou non. ? 3. tour, tournée, voyage.

Bon Ramones a raison, mais très souvent le mot de « périple » est employé couramment à propos d’un déplacement sur terre qu’il soit circulaire ou pas. Mais son emploi serait abusif aux yeux des puristes. Pour ma part, je trouvais que ce mot sonnait bien, mais si notre voyage s’est fait uniquement sur terre (et non sur l’eau, puisque nous surveillons le Partage), et en plus à vélo, alors sans en informer Ramones, je vais encore continuer à l’employer. Enfin, c’est mon avant-dernière étape de ce Périple.
Traverser les monts du Somail, renifler encore le bon air, se rincer les mirettes, j’en profite car cette après midi je suis de corvée de voiture. En passant par St Pons de Thonière je salue La Cigale et après, je trouve le gite de Montplaisir à la Bastide de Rouairoux. J’ai appelé un vieux copain qui crèche dans le quartier, encore un professionnel du spectacle. Parce que sur cette randonnée, nous étions déjà trois : François, Pierre et votre serviteur, à avoir fait la plus grande partie de notre carrière dans le théâtre (je plains le pauvre Philipe on a du le saouler avec nos histoires…). Bruno, je le connais depuis 1972, alors je vous laisse imaginer le nombre d’anecdotes que l’on peut avoir dans la musette. Il se joint à nous pour boire l’apéro, dommage que des moments comme cela, il n’y en ai pas plus.


Ce soir nous avons encore essuyé notre troisième épisode orageux. Philippe et moi nous nous concertons car la météo tourne au vinaigre pour demain. Demain sera un autre jour, François et Pierre nous quittent pour des raisons de grève de train (que je soutiens par ailleurs). Ils sont obligés de rejoindre Carcassonne afin d’essayer de récupérer le dernier train avant le déclenchement de la grève. Nous avons imaginé plein de solutions afin de contourner ce contretemps. Nous partirons tous ensemble et ils nous poserons au sommet du Pic de Nore…. Mais vous allez voir que le scenario ne se passera pas comme cela. A suivre demain

 

Ça se précise, la fin approche, c’est la dernière journée sur le vélo, déjà. Encore des éoliennes en enfilade mais quelques beaux points de vue. On va globalement descendre, la Méditerranée se fait sentir.
Et déjà je sort de mon état de vacance à ne vivre et penser que l’instant présent : je sais que demain le train est en fin de matinée, qu’on doit laisser la voiture à la gare de Carcassonne où les gars viendront la récupérer en fin de journée, après la dernière étape, à deux.
Je sais aussi que ma petite fille n’est pas encore née et que ma belle fille est toujours sur le point d’accoucher.
Voilà, c’en est bientôt fini de cette première aventure, je veux repartir, cheminer, regarder, respirer, traverser le paysage, sans retour en arrière, ça ne peut pas s’arrêter là.

Et en fin d’après midi, Bruno, un vieux copain régisseur, nous rejoint avec une bonne bouteille, et c’est encore des blagues de théâtreux qui fusent. Décidément Philippe, tu en auras eu ton comptant de théâtre, mais ça ne s’arrêtera pas de si tôt … Dernière nuit mais en solo sous l’auvent (le dortoir est bien petit pour 6…).