Les valeureux participants :

Diaporama:

Parcours:

Distance: 53,47 km

Dénivelé positif: 1046 m

Dénivelé négatif: 807 m

Point haut: 1576 m

Point bas:1004 m

Tracé:


Visorando

Diagramme:

(Altitudes et distances en mètres)


Visorando

Cliquer sur un participant pour lire son récit de l'étape : 

  • Récit
  • Jaume
  • Philippe
  • François
  • Pierre

Descriptif du parcours:

St Bonnet le Froid, (1115 m). À côté de l’église, suivre une petite route qui mène au Restaurant de Régis Marcon. Quitter celle-ci au petit calvaire  (1145m) prendre un chemin qui amène sur la D.9, la suivre sur 70 mètres. Après, aller à droite jusqu’à trouver une maison proche d’une ancienne carrière par un chemin qui mène à Brameloup et qui file vers la Croix de Montivert (1116 m). Là, couper la D. 112 a, puis une autre route. Continuer vers Boucharin, puis Bel Air (1125 m). Petit chemin jusqu’à joindre la D. 426 à Brénetreche, poursuivre jusqu’à Les Grangeasses. Quitter la D.9 pour emprunter un chemin qui conduit près de Louvetons (1171m). Recouper la D.9 près du Bois des Plaines, vers 1186m la piste conduit à Maujour (source de l’Eyrieux) et elle coupe & recoupe la D.9 pour aller au Chaumette. Au carrefour, suivre la route qui mène au Lac de Devesset. Après la base de loisirs à gauche, petit chemin qui mène à la Maisonneuve. Pendre un beau chemin qui emmène à St Agrève en passant par le hameau des Pichons. Dans le village, monter au Mont Chiniac (pour voir la Mire). A la sortie du village, près de la gare, suivre une route qui traverse le Hameau Du Pont, rejoindre la D. 120 l’emprunter jusqu’au carrefour de La Batterie, poursuivre par la D.15 jusqu’au hameau de Mars. Prendre la D 151 jusqu’au carrefour (1099 m) Le Petit Freydier (aucun panneau). Monter vers Les Hugons (1138 m), là , chercher un chemin qui conduit à la Croix de la Vieille Eglise (1134 m)  piste ULM proche.  Aller vers Les Vastres et au terrain de sports, suivre une piste descendante qui rejoins la D.7 près d’un calvaire partir en face sur le hameau Les Vastrets (1136 m). Trouver un chemin qui amène à un point coté 1154 m. Belle descente un peu technique qui débouche sur la D 500 prendre en face,  passer un petit pont - ce chemin monte sur Fay sur Lignons. Traverser le village, descendre par la D 500 juste avant le pont qui enjambe Le Lignon à gauche, suivre une petite route qui mène à Arsac 1194 m. Monter  jusqu'à Chaudeyrolles (1291m). Par la D 274 rejoindre Chantemerle (1325m) poursuivre par celle-ci en passant à côté des Dents du Diable jusqu’au Col de la Croix de Peccata (1570 m) (il existe d’autres variantes plus sportives). Descendre jusqu'à un grand virage qui va à gauche, prendre à droite un sentier qui descend en passant près des pistes de ski alpin des Estables, altitude 1356 mètres.

Hébergement:

Les Yourtes de Larssialas (Chemin du Fanget - 43290 St Bonnet le Froid)

Restauration :

Repas du soir: "Chalet d'Ambre"

On entre dans le vif du sujet et le sujet vif entre dans le pneu avant de Jacques... On commence donc par une réparation, la première, il y en aura d'autres, chacun la sienne. Moi 4, au même endroit, faut toujours que j'en fasse plus.
Une chambre à air neuve plus tard nous voilà partis... 400m plus loin, il faut remettre ça et de l'air dans le pneu arrière de Jacques. Décidément nous n'arrivons pas à quitter Marcon et sa cuisine!

Journée vélo, vélo, vélo et encore un peu de vélo pour finir.

Nous sommes même allés sur Mars pour le pique-nique. Installés comme des rois chez l'habitant nous n'avons pas été dérangés. Il faut dire que François nous avait placés en face du cimetière.

Avant de repartir petite séance de mécanique, j'ai le guidon qui branle, Jacques et Philippe me règlent ce souci en experts qu'ils
sont du guidon qui branle... Grand merci à eux.

Par contre j'en veux beaucoup à Newton et à sa loi de la gravitation universelle. Einstein était plus sympa avec sa relativité. Relativisons donc.
Mais sur le soir la montée du Mezenc n'avait rien de relatif. La réflexion d'un cycliste qui faisait pédaler sa femme pendant que lui tenait le guidon du tandem nous a un peu achevés... "Ca se fait tout seul en VTT...!"

François, piqué au vif, a même essayé de le rattraper pour lui expliquer la relativité des choses mais Newton a été le plus fort.
Pour ma part, sur cette étape, j'ai pu constater l'efficacité des barres de fruits. J'en ai fait grand usage par la suite dans quelques côtes "salées".

Effet garanti mais limité dans le temps.

A prendre au bon moment, trop tôt c'est gaspillé tu cales dans le raide, trop tard c'est gaspillé aussi tu tournes en rond à l'arrivée (pendant que les autres se douchent) tel le Virenque moyen qui dormait en pédalant.
Aux Estables le foin est bon, il se boit même là-bas, en tisane ou plutôt en digestif.
Le patron du gîte en est très fier, sans doute à-t-il raison mais je ne pourrai en juger.
Sa femme, elle, est aux petits soins, "avec grand plaisir" comme elle dit sans arrêt.
En tout cas je recommande le Chalet d'Ambre, j'ai enfin pu faire une nuit correcte de 11h30 à 1h30, une bonne nuit de sommeil bercé par la musique de Philippe.
Fallait ça pour fêter ce premier sixième de la LPE.

Finalement, en quittant la yourte je me suis dit qu'une telle habitation, situé au milieu d'un bois sur les bord d'un lac paisible et, si elle était dotée de la TV par satellite et d'une liaison internet haut débit, pourrait me suffire. S'en serait fini alors des travaux de taille et de tonte, occasionnant tout ce temps perdu pour entretenir un jardin qui devient d'autant plus pesant que mon arthrose gagne du terrain. Aie aie, aujourd'hui, je sens bien que je vais avoir la tête ailleurs...

La journée commence par un pneu à plat, sur lequel Jaume trouve une épine d'anthologie. Les produits "miracle" sensés rendre nos chambres à air increvables, à propos desquels j'avais échangé avec lui par téléphone durant l'hiver, montrent ici toute leur limite.

Premier raidillon de mise en forme sitôt après avoir salué la statue de Saint-Bonnet et jeté un oeil distant sur le restaurant de Larsiallas et son héliport... Incroyable ces édifices dans un si petit village isolé en rase campagne. Nous croisons quelques randonneurs pédestres et bien vite nous trouvons sur un plateau assez roulant ou alternent zones sablonneuses et terrain boueux.

En chemin, nous stoppons devant des tas de gravillons qui obstruent le passage, ce n'est qu'après leur contournement que je découvre un chantier de réfection de la route avec deux gros camions et un attroupement d'ouvriers. Je ne peux m'empêcher une réflexion à la vue de la disproportion entre les deux ou trois ouvriers actifs et les six autres qui semblent n'être que spectateurs ; ce qui me vaut une remontrance qui ne changera rien au fait que je ne me résoudrai pas à m'autobaîllonner à propos de tous les sujets qui me passent à l'esprit, même si j'admets être encore empreint de bribes d'une culture managériale, ersatz de ma vie professionnelle antérieure.

Nous avançons sans difficulté sur un terrain plat avant de nous retrouver nez à nez avec un nouveau chantier d'apparence identique à celui que nous venions de quitter. Tournerions-nous en rond ?
Croisant un attroupement d'ouvriers guillerets, tout aussi peu actifs que les précédents, nous échangeons quelques mots, mais cette fois, après que l'un d'eux ait lancé à propos de l'un de nous "il à de belles fesses", nous reprenons notre route sans attendre. Quel bonheur de constater que l'ouverture d'esprit et l'évolution des moeurs n'est pas l'apanage d'une caste de privilégiés mais qu'elle a su également descendre "au raz du pavé". En d'autres temps, que nous avons bien connu, un slogan ne disait-il pas que la poésie venait de quitter les salons, pour descendre dans la rue et arrêter ainsi d’y faire le trottoir... Et même si la poésie en question se limitait ici au raz d'un fondement, je me surpris à pédaler, radieux, dans des rêverie qui me faisaient trouver la vie belle et quasiment oublier que je n'était pas tout seul... Que demander de plus pour combler mon individualisme. 

Encore un petit raidillon à grimper, quelques kilomètres après avoir doublé un village nommé Mars, dont nous avons loupé l'attraction culturelle, en l'ocurence une lunette astronomique, prise entre les feux de "clochers" en conflit. Nous arrivons au pied de l'enceinte médiévale du Mont Chiniac qui surplombe saint Agrève et d'où nous découvrons notre première mire. Et oui, n'oublions jamais que cette rando se veut sportive ET culturelle !

Et si la mire en question ne "casse pas trois pattes à un canard" elles a le mérite de pointer sur la lointaine chaîne du Velay (cette chaîne où pousse un verveine qui se boit en tisanes ou sous la forme de liqueur alcoolisées), le Gerbier des Joncs et le Mézenc qui semble tellement lointain, bien que nous devrons le franchir pour arriver au point de chute.


L'après-midi, je conduit le Berlingo et n'aurai donc pas le plaisir d'approcher le Mézenc à VTT, mais compte-tenu que l'ascension du col fut assez éprouvante pour mes collègues, je n'eus aucun regret à posteriori.
Le soir, nous partageons un repas convivial avec trois randonneurs et un parapentiste tandis que la patronne, à nos petit soins, fait tourner une machine pour laver notre linge sale. Les chambres et les douches sont nickels. "le chalet d'Ambre" mérite d'être noté positivement sur nos tablettes.

Le départ de l’étape fut fort ennuyeux, une crevaison dite "nocturne". Ramones (c’est mon vélo), je l’avais laissé la veille au soir en "très bonne santé" et ce matin il a le pneu avant à plat, vidé de son air, une crevaison, mais une vraie… De rage, après avoir arraché la coupable avec une pince, je l’ai jetée. J’aurai du la garder. Aujourd’hui je le regrette, parce que c’était une très belle épine.
Des comme celle-là je n’en n’avais jamais vu. Surtout traversant de part en part un pneu dit « Hard Skin » et perforant une chambre renforcée, avec son liquide de colmatage qui s’était évaporé. Par gentillesse, je ne mentionnerai par de marque. Mais je peux vous dire que je connais le vrai coupable. Hé oui je l’ai reconnu.
- « Ha ! Je vous entends… »
- « Non, ce n’est pas un copain, du moins pas pour cette fois ci !!! »
Après quelques réflexions et quelques recherches dans de vieux grimoires, j’ai enfin trouvé une solution.

C’est une chandelle, oui mais c’est la chandelle d’un cône de sapin pectiné ; pourtant je les aime bien les sapins, comme d’ailleurs tous les autres arbres, je ne vois pas pourquoi il s’en est pris à nous, enfin c’est comme cela me dis-je avec philosophie. 

Peut de temps après, nous n’avions pas faits deux kilomètres qu'un collègue, Pierre, me dit que j’ai la roue arrière un peu à plat. Un comble. Mais qui peut m’en vouloir de cette façon, nous ne sommes que le deuxième jour de cette traversée qui devrait durer 12 jours, alors j’ai toutes les lumières allumées. Un petit replat, dans la première côte de la matinée. On regonfle et c’est reparti, pour un tour. Il y en a qui diront dans leurs barbes :
- « Ha ! Ça commence bien la journée !!! »
Pour ma part, je m’enfonce dans mes réflexions, peut-être imbéciles. Car parcourir cette partie de la Hautes Loire et de l’Ardèche, m’enchante, cela me fait repenser à tous mes rêves de gamin que j’avais en tête lorsque je gardais les vaches, avec mon fidèle chien. Une sorte de nostalgie, mais joyeuse et optimiste et non un tædium vitae.
- « Ah !! Ce Jaume, il en trouve tout le temps de ces trucs et en plus en latin, lui qui n’aime pas les romains, ça me fait glousser de rire !! »
- Ramones ! Déjà des persiflages, je pensais que nous avions été clairs la dernière fois.
J’ai quand même réussi à embarquer dans ce délire trois compagnons avec leur vélo. Cette expédition est montagneuse, alors j’ai intérêt à être à la hauteur de l’événement. Etre en bon terme avec le ciel, le terrain, les protagonistes, les pique-niques, la météo. J’interroge du regard Ramones :
- « Ils ont l’air bien les nouveaux que tu as trouvés, ils sont bien plus sympathiques ».
- « Cela me semble beaucoup mieux que les autres fois !!! »
- « Ah ! ça y est, encore un reproche ».
- « Non pas du tout Jaume, au contraire c’était très gentil ».
Il faut dire que Ramones m’en veut un peu, depuis que j’ai acheté un vélo électrique. D’ailleurs il s’est déjà bien vengé il y a quelques semaines. Je lui ai installé des plaquettes de freins neuves, eh bien, ce fut un concert de grincements en guise de remerciements. Il ne m’a rien dit pendant que je démontais et remontais, réglais et reréglais. J’ai même utilisé, un jeu de cale de 7/10 éme pour régler l’écartement entre le corps du frein et le disque, à gauche comme à droite, c’est du réglage je crois. Mais malgré ce réglage là, toujours un petit sifflement, non pas dans les descentes, bien sur, mais dans les montées figurez-vous. J’en aurais perdu mon latin.
- « Tu vois bien que tu as quelque chose contre les romains, je le savais ! »
- « Je ne te réponds même pas ».
Je continue, je lui ai même acheté en catastrophe un autre jeu de plaquettes et de disque, au cas où, que j’ai amenées dans la caisse à outils. Le bruit s’est arrêté tout seul, par enchantement, dans le plus grand mystère.
- « Hein ! Ramones ? »
Bon, revenons sur les pistes de ce magnifique pays où l’on fait des rencontres étranges et tient des propos encore bien plus étranges, mais ceci est une autre histoire. Nous traversons des pays qui ont inspiré quelques brillants auteurs. Par exemple, Jules Romain alias Louis Farigoule avec ses copains à Saint Julien en Chapteuil. Monsieur Jules Vallès du Puy en Velay. D’autres venus d’ailleurs, comme Robert Louis Stevenson qui partit du Monastier sur Gazeille pour faire son voyage en Cévennes sur un chemin que nous suivrons par moment. Mais aussi Monsieur Guy Débord qui est venu à Champot près de Bellevue en Montagne (vers le Nord-Ouest du département) et qui y termine sa vie, si bien remplie.
J’ai aussi une pensée pour cet autre auvergnat poète et avocat, Alain Borne, qui avait élu domicile non loin d’ici, à Montélimar.
Toute cette littérature m’a laissé rêveur, un peu sur la Lune. D’ailleurs, à propos de Lune, nous au moins nous sommes allés sur Mars, en voici la preuve:


En traversant ce paysage, je n’ai pas pu ne pas penser aux guerres de religions qui, vers 1550, ont sévit sur ce « plateau », avec tout leur cortège de mauvaises choses. On croise encore les tombes en plein milieu des champs. Nous sommes entre le Velay à l’Ouest et le Vivarais à l’Est sur le plateau dit « Ardéchois ». C’est là où souffle l’hiver, ce vent terrible « La Burle »  qui m’a fait aimer le Grand Nord avec toute sa littérature (Jack London, James Oliver Curwood, etc…) mais aussi le ski de fond, car la neige rentre dans ma culture.
Nous sommes sur une frontière, d’ailleurs, il paraît que certains toponymistes voient dans l’appellation « Mézenc »

es racines de meije, de mejean, qui viens de milieu, comme du grec mezo, on pourrait dire « la montagne qui partage ». Mais autrefois on avait utilisé comme nom pour dénommer ce sommet « le Puei-vuei », Puei de podium, podiu : "hauteur" et vuei pour vieux qui veut dire « Le vieux Mont ». Allez savoir !!!! Car ce serait cet autre Montilien Barthélemy Faujas de Saint-Fond, vulcanologue de son état à qui on devrait ce changement de nom ???
En tout cas, c’est une belle montagne, que je voyais lorsque je gardais les vaches de mon grand-père.

Ce matin je suis de voiture, pendant que les trois autres pédalent je visite Saint Agrève, son marché (pour le pique nique de midi), sa brocante (pour les gobelets), son jardin du château (pour le coup d'oeil), son office du tourisme (pour rien), sa terrasse de café (pour sa bière).
On se retrouve à Mars près du cimetière avec un pastis bien frais.

L'après midi est plus sérieuse: on a quitté les sapins pour des prairies, mais très vite c'est le goudron et ça va monter, on va tutoyer le Mezenc, on passera de 1100 m à 1570 m: on souffre un peu, ça parait long, interminable même, mais la grande descente vers les Estables nous fait tout oublier.
L'accueil chez Ambre est la cerise sur le gâteau de la journée, dîner à la bière locale et légumes du potager, la nuit va nous réparer.