Les valeureux participants :

Diaporama:

Parcours:

Distance: 50.5 km

Dénivelé positif: 1482 m

Dénivelé négatif: 916 m

Point haut: 1124 m

Point bas:473 m

Tracé:


Visorando

Diagramme:

(Altitudes et distances en mètres)


Visorando

Cliquer sur un participant pour lire son récit de l'étape : 

  • Récit
  • Jaume
  • Philippe
  • François
  • Pierre


Visorando

Descriptif du parcours:

Au départ de Lascours (470 m) suivre la piste qui monte vers Bournac (585 m), à la jonction avec le GR, prendre la piste de gauche qui monte tranquillement sur le Col de St Pierre (682 m). Aller plein Sud pour rejoindre le Col de la Bergère (710 m). Poursuivre jusqu'à une jonction de plusieurs pistes, un pylône (722 m), aller au Col de La Baraque (cabane en tôle à 738 m). Rejoindre la Croix de Mathet, contourner un sommet (824 m) par le nord. Au Col de la Lavagne, suivre la route jusqu'à une croix (804 m) la route en face mène à la ferme de Fanjaud, prendre à gauche pour rejoindre la ferme de Cayourtes (733 m), continuer sur le Hameau des Planquettes, après celui-ci à droite descendre sur la D 52. Bifurquer à droite. Avant d’arriver au village de Mélagues prendre à gauche la petite route qui monte à la Layolle, rester sur la route de gauche sur environ 400 mètres. Emprunter la piste qui monte sérieusement vers le Serre de la Can (980 m) qui continue sa progression, près du Ferrio (1039 m). Après le Col des Agrailles (1019 m) et après en arrivant au Col de Favies (1000 m), attention ! Bifurquer par la piste de gauche vers le Sud-Est pour aller à la rencontrer d’une jonction à (986 m). De là, aller tout droit en remontant jusqu’au Col de Marcou (980 m). Descendre à droite par une piste qui passe à la Croix de Beziat. A la fourche suivante aller à gauche en montant au Col d’Albés (929 m). Suivre la piste jusqu'à un embranchement (966 m), prendre à droite pour rejoindre par le Serre du Coustel la D 12 et le chemin des chômeurs (875 m). Continuer à gauche par la route, arriver au Col du Coustel. Suivre la piste qui continue à flanc au dessus de la Combe Escure elle remonte sur le hameau de Fagairolles. Vers 850 mètres d’altitude prendre à gauche un chemin (magique…) entre deux haies d’arbres pour aller couper la D 922. Poursuivre en face par la D 53 sur le Mémorial du Fautrou. Au carrefour suivant monter tout droit. Après un captage d’eau et proche du lieu dit Le Facteur (ruines) prendre le premier chemin à gauche (951 m) qui monte sur Gratte Loup, continuer la montée sur le Sarrat de L’Homme (1051 m) suivre la piste large qui mène à une fourche (1096 m) aller à gauche et trouver la D 180 là encore à gauche. Arriver à la Croix de l’Espinouse au Sud-Est du Sommet de L’Espinouse (1124 m d’altitude). Emprunter plein Sud la piste qui conduit au Plo des Huttes et ensuite à Mazade des Huttes (1061 m). Passer la bifurcation à droite pour rejoindre un carrefour avec une citerne (1042 m). Continuer plein Ouest, en laissant sur le côté les deux départs de pistes à gauche (1037 m). Un peu plus loin laisser la piste à main droite, continuer tout droit jusqu’au Rond Point du Club Cévenol. Là filer plein Sud pour arriver à une jonction, prendre tout droit le sentier qui descends sur le Refuge des Bourdils (1040 m).

Hébergement:

Gite auberge de Lascours  (Lascours-34260 Ceilhes et Rocozels)

Restauration:

Repas du soir: Gites Les Bourdils (34390 Mons)

Ca sent la fin.
Finalement cette ligne partage les eaux mais rapproche les hommes.
Je sais l'image est osée mais il fallait le faire donc je m'y colle.
Et elle ne rapproche pas que les cyclistes, nous avons croisé des personnages au fil de ces 500 kms. Tel ce forestier, tout seul dans les bois avec sa machine, qui nous avoue avoir fait des études d'ingénieur pour finalement se retrouver aux commandes de son monstre mécanique (je regrette de ne pas avoir de photo) capable à lui seul d'abattre, d'ébrancher et débiter les arbres. Tout cela bien sûr assisté par un ordinateur qui comptabilise les mètres cubes de bois et l'âge du capitaine, bien jeune le capitaine. Il s'est montré curieux de notre aventure et de sa réalisation, une bien belle rencontre.
L'étape vaudra surtout par son arrivée aux Bourdils, gîte typé refuge, tenu par une femme à poigne bien sympathique.
Philippe avait l'air soulagé de nous voir arrivés et s'empressera de nous passer toutes les consignes.
Le confort est inversement proportionnel au prix ce qui est aussi une caractéristique humaine. On est capable de faire payer pour des produits de luxe mais zossi pour l'absence totale de ceux-ci.
Tout est à l'avenant ici, la douche préhistorique datée de l'âge du bronze, l'eau courante qui court... à la source à 50m en contrebas, le chauffage... proportionnel au nombre de couvertures, les WC où il faut continuer à séparer le pipi du caca...
Reste le repas, pantagruélique qui contente nos estomacs de cyclistes et... les bonnes blagues de théâtre!
La nuit sera bonne... à condition de s'éloigner dans les bois pour le pipi nocturne, toujours la séparation de l'église et de l'état (Pierre!) pardon une réminiscence de mes cours d'histoire qui vient parasiter mon récit.

 

On quitte Lascours sur une piste forestière qui n’en finit pas de monter. A deux reprises, on se serre dans le fossé pour laisser passer des engins forestiers ici prioritaires, comme l’indiquent des panneaux situés en bordure des pistes. Ces gros camions produisent derrière eux des nuages d’une poussière siliceuse des plus désagréable, au point même de sentir les particules minérales grincer sous nos dents, pour peu qu’on ait laissé la bouche entr’ouverte sur leur passage.
Parvenus sur la crête, nous croisons de nombreux champs d’éoliennes qui réveillent en moi quelques réflexions.

J’ai noté que nombre de personnes favorables au développement d’une énergie propre (qui pourrait les en blâmer ?) se mobilisent parallèlement au moindre projet éolien ou de ferme solaire, pour préserver les territoires concernés des nuisances causées par ces moulins des temps modernes ou ces plaques de silicium (dont la fabrication et l’acheminement se traduisent par des bilans carbones catastrophiques). Sans compter avec la durée de vie de ces matériaux et leur post-traitement dont on ne sait pas grand-chose… Enfin, il faudra déjà m’expliquer ce paradoxe.

Quant à l’énergie hydroélectrique, prônée comme substitution, elle se traduit par la prolifération de micro-centrales dont les tenants semblent tout ignorer des migrations piscicoles bloquées par ces édifices. L’impact écologique est tout aussi désastreux sur la chaîne alimentaire de mammifères comme la loutre ou d’oiseaux comme le héron et le martin pêcheur; sans compter la réduction des zones humides peuplées d’amphibiens et parfois colonisées par une végétation aussi rare que fragile. Tous ces espaces de vie sont remplacés par des étendues d’eau inerte.
Force est de constater que nous devons faire avec cette menace permanente et durable que le nucléaire exerce sur nos vies et celles des générations qui nous succèdent.

Il y a ainsi des jours ou l’incohérence criante de l’homme me saute aux yeux et ce matin de juillet est un de ceux-là.


De ce fait, si un jour je m’équipe d’un VTT électrique, je devrai accepter qu'environ 75 % de l’énergie utilisée pour charger ma batterie soit d’origine nucléaire. Refusant pour l’heure d’acquérir un tel engin, en dépit des pressions amicales qui s’exercent sur moi, je donne donc de ma personne et pédale en consommant exclusivement une énergie propre, puisque c’est de ma propre énergie qu’il s’agit. N’est-ce pas un acte militant ça !

En dehors de ces réflexions toutes intérieures qui font que parfois j’ai l’air d’être ailleurs que là où je me trouve, cette étape est pour moi pédalante le matin avec un déjeuner joyeux, puisqu'il se termine par une espèce de "danse du scalp".

L'après-midi, en revanche, est assez fastidieux et ponctué par quelques errances, d'abord sur la route où un panneau "Lacaune" me fait comprendre que je suis parti à l'opposé de la direction que je devais prendre puis, sur une piste chaotique aux multiples ramifications dont aucune n'apparaît sur ma carte, ce qui m'impose quelques demi-tours avant de parvenir à rejoindre les Bourdils. Arrivé à bon port, j'y fais la connaissance de notre hôte, une femme de caractère qui me prend aussitôt en main et me fait passer les consignes avant même que je n’ai déchargé les bagages de mes coéquipiers.

«Venez, je vais vous faire voir les couchages » me dit-elle sur un ton qui ne ne laisse aucune alternative, sinon que d’obtempérer en la suivant dans l’étroit escalier qui conduit au dortoir « Si vous avez besoin, les couvertures sont là, mais surtout demain vous les remettez dans les sacs plastique, comme vous les avez trouvées, je ne suis pas là pour ranger votre linge ! » A peine suis-je redescendu, qu’elle s’approche de moi, « Pour la douche, voilà » me dit-elle en me tendant un grand seau en plastique, tout en se dirigeant vers la vielle pompe à main fixée au mur « Vous pompez comme ça et lorsque ce sera plein vous me faites signe ». Je m’exécute en vitesse, déjà soumis à cette femme auprès de laquelle je sent bien que le moindre écart peut m'être fatal. Une fois le seau rempli, je lui fais donc signe, ne sachant pas trop comment l’aborder car un « madame» me semblait peu à propos...
Elle m’accompagne alors à l'arrière de la bâtisse et ouvre une porte en bois qui me laisse apercevoir une douche comme je n’en avais jamais vu auparavant. Une véritable usine à gaz ! Avec un gros bidon plastique de 200 litres en guise de réservoir, une bouteille de gaz posée sous une tablette en bois peint, une pompe et un chauffe-eau antédiluviens fixés au mur, le tout relié par des tuyaux et câbles électriques qui me font penser que mieux vaut ne pas trop bricoler un tel montage.

Son ton affirmé me rassure presque « ne touchez à rien, sinon vous allez me la mettre en panne, juste ces deux petits robinets rouges. Vous ouvrez l’eau chaude et laissez couler, attention ça brûle. Ensuite vous ouvrez l’eau froide jusqu’à avoir la bonne température. Donc, Eau chaude d’abord pour allumer le chauffe-eau et froide ensuite et pas l’inverse ! » Pour détendre l’atmosphère je lance en souriant « finalement le but est de refroidir de l’eau chaude… » l’absence de toute réaction m’indique que j’aurais mieux été inspiré de me taire. Ensuite, elle ajoute : « Une fois la douche prise, vous videz votre seau d’eau dans le grand bac bleu et si le niveau maxi n’est pas atteint, vous allez à la pompe autant de fois qu'il faut, moi j’ai autre chose à faire »…
Enfin, me dit-elle pour en terminer avec les consignes «Pour vos besoins si c’est pour pisser pendant la nuit, vous sortez, il ne manque pas de la place, mais surtout allez faire ça assez loin, j’ai pas envie d’avoir des odeurs à côté de la maison».

Ajoutant aussitôt « pour le reste, suivez-moi », elle me conduit alors devant une porte un peu crade « Là, ce sont des toilettes sèches, vous faites ce que vous avez à faire et quand c’est fini vous prenez dans ce bac une louche de sciure pour recouvrir votre truc, mais attention, quand vous vous essuyez, ne mettez pas le papier dans le trou, mettez-le dans cette poubelle» ok dis-je « c’est pigé ? » s’assura-t-elle avant de conclure avec un « Vous passerez les consignes à vos collègues quand ils arrivent, ça m'évitera de me répéter »… Intérieurement je répondit, "oui chef !" en me gardant bien d’émettre quelque son…

Après avoir monté les sacs de mes camarades et garé la voiture là où elle m'indiqua, je pris ma douche; mais dès ma sortie dans une tenue des plus légère, je la retrouve face à moi allongée sur un vieux transat. Elle me crie « venez un moment qu’on bavarde ! » je ne peux faire autrement qque de m'asseoir en disposant ma serviette au mieux sur mes genoux serrés l’un contre l’autre, tout en essayant de rentrer un peu mon bide, pour ne pas paraître trop flasque, de peur d’une remarque de sa part. 
Finalement la discussion fut des plus agréables, nous avons bavardé une bonne heure de ça et d'autre chose, sous un soleil rougissant et j’ai même eu le plaisir de constater qu’elle connaissait les collemboles car elle avait assisté à une conférence de Philippe Lebeaux, un des photographes de référence en la matière. A la suite de cette discussion je la perçus moins « rigide » que son attitude me l’aurait laissé penser. (on apprendra par la suite qu’elle avait tenu durant quatre années le dernier refuge avant le sommet du Mont-Blanc, qui ne peut se gérer autrement qu’avec un minimum d’autorité).
Le repas fut agréable et les échanges fournis. La nuit fut bonne mais le petit matin un peu trop frais à mon goût.

Hier soir, nous avons essuyé notre premier orage, nous étions à l’abri. Accoudés « au bar » à boire quelques bières pression en écoutant bondir les gouttes sur les tuiles de la toiture. Le luxe, quoi !!!

Ce matin le sol de la piste ressemble à un crépi avec de grosses vagues ou a un crumble. Les pneus crantés de mon vélo brisent en roulant, les petits cratères laissés sur le sol terreux par les impacts des gouttes d’eau de l’orage d’hier soir. Le petit bruit que cela fait ressemble à celui d’une croûte de pain qui casse en s’effritant. Sur cette portion d’itinéraire, aujourd’hui, nous devrions rencontrer peu de monde. Et ce fut le cas. Le tracé suit au millimètre près la crête qui sépare les eaux (c’est presque biblique, surtout venant de moi…) en deux ,voir en trois, mais ceci est un autre débat.
Pour ma part, ce sentier me va à merveille. Parfois il monte un peu, alors je chemine à côté de Ramones et nous dialoguons. Mais non ne vous attendez pas que comme les autres fois je vous livre le contenu de nos réflexions. Ramones et moi avons décidé de garder secret, le fruit de nos pensées.
- Hé Oui ! Ça arrive que je ferme ma gueule.
Ceci peut-être de guerre lasse d’avoir eu à répéter toujours les mêmes choses : moulinez, n’embarquez pas du gros cela fait monter le rythme cardiaque pour rien. Et cætera… alors silence ça tourne. Dans cette forêt du Haut Dourdou, sur cette piste qui monte consciencieusement, mon vélo qui avance minutieusement en mordant le sol avec ses crampons, accompagné du doux bruit de la chaine sur les pignons. Pourquoi s’en faire, moi je ne m’en fais pas, je mouline tranquille et je ne pense à rien du tout ; surtout pas « à ce qui à pu se passer » ou « à ce qui n’aurais pas du se passer ». Mais dans un sursaut de torpeur !!!

- Ah ! j’ai oublié de vous dire que j’embarque comme braquet du « 22 x 36 », il me faut bien cela à présent avant je remorquais du « 24 x 36 », cela me faisait sourire à cause du format des pellicules photographiques.
Mais là, vous allez me dire qu’est-ce que cela change d’avoir comme développement, soit du 1,52 mètres en un tour de pédale ou soit du 1,39 mètres ?
- Hé ! Bien cela change ma façon de mouliner.
- Je sais vous vous attendiez à autre chose, c’est mal me connaître, bien que « 22 x 36 » soit un braquet « Quai des Orfèvres »
- Il a osé le con !!!
- Jaume, on avait dit que ce genre de chose on le gardait pour nous.
- Je sais, mais je ne sais pas tenir ma langue.
- Ha ! tu m’étonnes.
- Avoue que c’est quand même drôle !
- C’est complément ringard, ton truc c’est niveau fin de repas de 3 éme âge bien arrosé !!!
- Bon j’arrête de parler avec toi, car là, tu as de la chance de me conduire en direction de l’Espinouse.


En arrivant près du hameau de Fagairolles, nous sommes passés entre deux haies d’arbres, je me serai cru dans les chemins du Grand Meaulnes ou dans un conte d’autrefois. Au frais dans ce layon bucolique à souhait, le manteau végétal laissait percer une lumière diaphane. Cela m’a fait rêvé un peu, comme quand on se laisse porter par des phrases qui décrivent de beaux paysages ou atmosphères.
Cela me rappelle, que pas très loin d’ici, il y a, la Forêt des Ecrivains Combattants.

Une forêt composée d’allées et de stèles qui gardent et honorent le souvenir d’écrivains morts pendant les deux dernières guerres mondiales, une hécatombe ; 757 sont tombés… un gâchis. Ce mémorial en cette année 2018 me semble d’actualité.
Bon, je continue à monter en direction de l’Espinouse. J’ai prévenu mes collègues que l’on allait arriver au sommet sans le voir. On a l’impression, au vu du relief, de ne pas y être encore arrivés. Mais c’est comme cela, pas vrai mes loustics ?

Par cette belle piste qui, en zigzaguant sur le plateau de l’Espinouse, nous conduit vers notre refuge. Je trouve cette partie de l’itinéraire descendante, voir presque plate. Il me convient à merveille, avec de brusques changements de direction. Je pense que celui-ci par temps de brouillard doit être très formateur pour le montagnard égaré…
Nous arrivons à temps pour délivrer notre Philippe, qui avait peur d’être pris en otage par la gardienne du refuge.
Refuge qui garde un charme suranné à l’ancienne comme on les aime, bienvenue aux Bourdils. Comme par magie, les premières gouttes de l’orage me tombent sur le museau, j’ai juste le temps de mettre Ramones à l’abri.
P.S. En parlant littérature tout à l’heure, j’ai omis de vous citer Jean Claude Carrière , grand scénariste, en autre de Luis Buñuel, et natif de la vallée deL’Orb. 

Encore une longue étape, mais j’ai la voiture ce matin: tout le temps de flâner sur la route, de les attendre au passage à Mélagues et encore pour le pique nique vers le col du Coustel. Mais là je n’ai pas de réseau et comme ça me parait long je fais des allers retours au col pour les appeler, mais sans succès.

Finalement les voilà, il semble que la montée était rude… On navigue l’après midi sous des éoliennes, c’est géant ces trucs, et quels dégâts pour les installer, on voudrait être sûr que ce n’est pas qu’un "bizness" de plus … Le ciel se couvre et c’est l’arrivée au gîte « just in time » sous la pluie.

Encore un endroit marrant, spartiate et écolo, la taulière a du carafon et  le dîné aussi. La ronde des prostates fait grincer les marches et la nuit est fraîche mais ça roupille bien.