Les valeureux participants :

Diaporama:

Parcours:

Distance: 37.01 km

Dénivelé positif: 668 m

Dénivelé négatif: 780 m

Point haut: 1565 m

Point bas:1196 m

Tracé:


Visorando

Diagramme:

(Altitudes et distances en mètres)


Visorando

Cliquer sur un participant pour lire son récit de l'étape : 

  • Récit
  • Jaume
  • Philippe
  • François
  • Pierre

Descriptif du parcours:

Des Estables (1356 m), monter jusqu'à la Croix de Boutiéres en suivant la D 631 (1502 m). Prendre un chemin montant qui surplombe le Cirque des Boutiéres. Au Rocher des Cuzets (1571 m), belle descente sur la ferme de la Clède, rejoindre un col à 1385 m d’altitude. Descendre par la D 378, au carrefour à gauche, puis ensuite à droite par la D 377. Visiter l’installation artistique de la Chartreuse de Bonnefay (1300 m). Remonter au carrefour précédant, poursuivre sur la D 378 en direction du Gerbier de Jonc (1412 m) -- Il existe quelques variantes sur le chemin (Les trois sources de la Loire). Poursuivre sur la route en passant devant la ferme de Bourlatier (1360 m). Dans une courbe, quitter la D 112 vers 1 404 m, prendre à droite vers La Chamasse (Tour à Eaux de Gilles Clément). Par le chemin descendre sur le col de Gratteloup (1273m), par la petite route atteindre le village de Sagnes et Goudoulet. Dans le village à Nouvaille, suivre le sentier qui remonte sur Pra Pouzol (1291m) descendre sur un petit col (1230m) passer près du Suc La Pise, pour rejoindre la D 289 près de Gabrélou, la suivre jusqu'à un abri près de lieu dit Jean de Vidal (1232 m) à ce carrefour prendre à droite en direction de La Brousse mais juste avant, prendre une piste plein ouest. Au bout d’environ 400 mètres, à une fourche, vers (1259 m), suivre à gauche une piste qui mène à la Croix de Moïse (1268 m), nouvelle patte d’oie à gauche vers le Sud. Passer sous une ligne à Haute Tension. Près de la Ferme des Oulettes, prendre plein Nord une piste qui conduit au Cros du Loup (1281m), à gauche, passer près du cratère de Maar la Vestide du Pal. Arriver au Fontauliére (1195 m). Remonter la D 536 sur Maltrate et arriver au gite du Rousset du Lac (1237m).

Hébergement:

Gite Chalet d'Ambre (Place de l'église - 43150 Les Estables)

Restauration:

Repas du soir : Gite - ferme auberge "Le Rousset du Lac" (07510 St Cirgue en Montagne)

3ème jour.
Mathématiquement nous allons passer le premier quart de notre périple.
Mathématiquement je n'aurai pas assez de barres de fruits pour finir ledit périple.
Mathématiquement c'est la merde...
Mathématiquement c'est la joie.
La joie de la bagnole puisque j'entame cette journée par quelques courses et de longues heures minutes d'attente au premier rendez-vous culturel de l'étape.
Là j'apprends en regardant passer les touristes (2) que l'objet de la visite n'est pas le banc de bois posé sur le pré mais la façade de l'abbaye artistiquement décorée par des miroirs dans les encadrements de portes et de fenêtres. Cela m'apprendra à regarder le doigt qui montre la lune. Je suis quand même resté une bonne heure avant de découvrir la supercherie en lisant le fascicule sur cette expo géante au fil de la LPE.


J'attendrai ensuite mes camarades au point de rendez-vous n°2: le Mont Gerbier de Jonc et ses sources multiples d'une Loire unique. Sources qui n'abreuvent pas que le cresson et le muguet nantais mais aussi et surtout le porte-feuille des marchands du temple qui s'en disputent la propriété.

J'ai une pensée émue pour mes maîtres d'école et mes souvenirs me rappellent ce mont où on vomit des roseaux, désolé, mais c'était l'image que j'avais à l'écoute de leurs leçons de géographie sur les sources du fleuve le plus long de France.
L'après-midi je retrouve le vélo et François les cartes ce qui nous vaut quelques détours "champêtres".
Je retiens aussi le monument le plus emblématique de cette expo géante sur la LPE, la tour de Gilles Clément. Cette tour de pierre qui recueille l'eau de condensation me fascine. Il faudrait en peupler les déserts.
Le pays est magnifique, c'est un bonheur de pédaler au milieu d'une telle verdure, avec un relief aussi... montant que descendant. Quoique ici l'expression "descendre à la plage" perde tout son sens, on ne "descend" jamais à la mer, on y monte, je vous le jure. Et sans tenir compte des marées encore.
Un peu plus loin j'ai un petit échange avec la population locale juchée sur son tracteur dans la cour de sa ferme devant laquelle passe notre chemin comme l'affirme la carte tenue par François. "J'ai fermé pour éviter que passent les vélos, les voitures, les motos..." et les tracteurs ne puis-m'empêcher de compléter.
Nous passons et François, généreux, laissera dans le coin son téléphone aux vaches. Elles ne répondront jamais à nos appels quand nous le ferons sonner pour le retrouver. La vache est vache c'est bien connu.
Quelques barres de fruits plus tard nous serons accueillis dans le gîte-ferme de Maltrate.
Ici l'art le dispute à l'élevage, la culture à l'agriculture. On sent bien dans l'équipe de jeunes qui tient ferme et gîte cet enthousiasme zadiste fait de nonchalance et d'activité, je connais ça depuis longtemps, j'en ai fait mon viatique spirituel. Il n'en reste pas moins qu'il faut traire les brebis et couper le foin...
Nous autres, cyclistes, faisons honneur au petit vin local... de la vallée du Rhône, et Philippe a droit à sa troisième ration d'histoires de théâtre.
La nuit sera cette fois excellente et réparatrice. Seuls les oeufs durs le seront un peu trop au matin par la faute d'un frigo zélé. Pour une fois que je faisais de la "grande cuisine".
Vous saurez donc que l'oeuf dur congelé est immangeable... même décongelé. Il reste dur, certes, mais comme du plâtre et avec le même goût.
On apprend de ces trucs en faisant du vélo.

Belle montée matinale sur ce bitume ardéchois avec Jaume et François, après le petit déjeuner aux Estables que nous quittons pour rejoindre un col d’où un panorama s’ouvre à nous sur le Cirque des Boutières.

Nous progressons ensuite sur une crête montante et boisée avant l’amorce d'une assez longue descente, grisante de surcroît, et sur un chemin légèrement accidenté qui rejoint un des n-ième panneaux "partage des eaux" situé au bord d'une route secondaire qui nous conduit à une des trois "attractions" du jour : La Chartreuse de Bonnefoy.

Invariablement, depuis que je suis monté sur mon premier vélo, il y a une cinquantaine d’années, c’est la même chose :  La jouissance de la descente semble systématiquement assujettie à un effort disproportionné à fournir lors des montées qui la précèdent. Pourquoi faut-il donc que ce soit, ici aussi, comme dans la vie ! Qu’est-ce donc que cette loi de m… qui veut que nous devrions toujours payer cash nos moindres petits bonheurs. Rien n’est donc gratuit en ce bas monde, même pas l’immatériel ?

Nous parvenons à la Chartreuse où Pierre nous attend, affalé sur un banc. Décidément il a le farniente dans le sang !

Pour titiller sa fibre italienne, je me surprends, un brin espiègle, à faire référence à une prétendue appartenance espagnole et, bien sûr, la réaction ne se fait pas attendre, youpie ça fonctionne !

Il semble que le propriétaire des lieux, à grand renfort de panneaux d'interdiction et de clôtures, ait restreint les accès à l’édifice, ce qui nous oblige à l’observer de loin. Nous en découvrons cependant la particularité lorsque scrutant ses ouvertures nous voyons qu’elles sont constituées de miroirs qui renvoient nos propres images et celles du panorama qui fait face à la chartreuse. L’artiste Stéphane Thidet a souhaité (selon les panneaux explicatifs) "accentuer l’aspect surréel du lieu". Nous prenons quelques photos et repartons en direction du Gerbier des Jonc, sensé être le "clou" de cette étape.

Une fois encore, je me sent progressivement dériver et me surprends à "pédaler le cul à côté de ma selle", m’éloignant quelque peu du vécu d’étape auquel je préfère les impressions ressenties au long de cette dernière. Non que les paysages deviennent accessoires, mais parce qu'en réalité ils ne font qu'exacerber le contraste entre le réel et le ressenti.
Arrivé au Gerbier, source toute théorique de la Loire*, l'exploitation touristique outrancière du lieu m'interpelle. Toujours pareil, ici aussi l’argent est le moteur. Scrutant de plus près les pentes du Mont, j’aperçois des grappes de touriste agglutinés sur les multiples paliers où se croisent, dans un flot incessant, ceux qui montent avec ceux qui descendent. En voilà qui pourrons se targuer d’avoir atteint le sommet. Bien sûr, avant de repartir, ils passeront devant l’incontournable boutique de souvenirs, au cul desquels il n’est plus rare de trouver le non moins incontournable « made in PRC » alors que l'artisanat local se meurt. Et on s’étonne que les campagnes continuent de se dépeupler. Enfin, compte-tenu de la densité de la population restante, soyons rassurés, cet exode touche à sa fin, faute de population à déplacer  !

* Petit détail: Tout comme des clébards qui se bagarrent pour un un os, les propriétaires du coin, dans l'espoir d'un substantiel profit, possèdent tous leur propre source de la Loire, qui "la véritable", qui "l’authentique", qui la "géographique", qui "la topographique", qui "la pompe à fric", j’en passe et des meilleures.

En guise de partage des eaux, j'ai plutôt l'impression d'assister à un partage des "os"...
Poursuivant notre chemin après avoir squatté les bancs de la ferme de Bourlatier pour le pique-nique de midi à l'issue duquel Pierre a remis le volant du Berlingo à Jaume, nous arrivons prés d’un nouvel édifice artistico-culturel, la Tour à Eau de Gilles Clément. Située à quelques kilomètres de la meute touristique, nous n’y rencontrons aucun visiteur. L’édifice est certes remarquable mais situé à un petit kilomètre de la route, sur un chemin peu carrossable, ce qui suffit à rebuter les bouffeurs de crêpes au Nutella restés agglutinés devant les baraques attrape touristes du Gerbier et qui me font, réminiscence enfantine, songer à ces tortillons collants attrape-mouches que je voyais suspendus à l'unique ampoule de la modeste cuisine de mes grands-parents Auvergnats et agriculteurs "de subsistance".

C’est précisément à proximité de cette tour à eau que le drame du jour se produisit, privant temporairement François d’un de ses membre :

Un smartphone malencontreusement tombé de la sacoche fixée au cadre de son VTT et qui allait devoir séjourner seul, quelque part entre cet édifice de pierres sèches et L'auberge de Maltrate.

Pour couper court à l'émotions, je précise que nous assisterons le lendemain au premier miracle de notre périple qui, à la différence de bien d'autres, ne sera pas le fait d'un quelconque Saint, mais bien le produit de la ténacité et de la combativité qui caractérise souvent un comportement induit chez les victimes affectées par la perte d'un membre.

 

Sans trop de difficulté nous arrivons à la ferme auberge « le Rousset du Lac » qui fleure si bon l'odeur de chèvres et où des chiens aux yeux vairons (qui me font spontanément penser à David Bowie) nous invitent à jouer avec eux. Je m'exécute et lance un bout de bois qu’ils rapportent aussitôt à mes pieds, tellement heureux qu’ils doivent être de croiser un nouveau partenaire de jeu dans cet endroit ou les touristes ne se bousculent certainement pas. Le repas du soir se déroule dans une bonne ambiance et sans restriction aucune quant aux pichets d’un vin de pays assez surprenant mais qui descend sans peine dans nos gosiers, hic.


En parlant du résumé de l’étape d’hier, j’entends déjà vos propos,
- « Y’va se la péter », -
- « Il va nous va nous faire le guide touristique »
-  Et bien non !!!
J’écoute Pierre qui répète si bien que nous ne sommes qu’au quart du parcours (avé l’accent bien sur). Je suis un peu inquiet, car… mais qu’est ce que je vais bien pouvoir leur raconter comme histoire, pendant les 10 jours qu’ils nous restent.
- Ah !!! Je pense avoir une solution.
Après être passé près des sources de La Gazeille, nous sommes montés à la fraiche, au Col de la Croix des Boutiéres et ensuite nous avons visité la Chartreuse de Bonnefoy. Tiens, si on dissertait « sur les racontars », car il y a beaucoup à dire sur ce sujet. Il y en a qui disent que se ne sont que des ragots, des commérages, voire des récits de faits douteux pour certains enfin, pour ma part, je préfère la définition de Jorn Riel : « Un racontar c’est une histoire vraie qui pourrait passer pour un mensonge. A moins que ce ne soit l’inverse » (Je vous conseille de lire ce Monsieur, c’est drôle et savoureux).
- Hé Bien nous voilà bien avancé !
Ensuite nous sommes passés rapidement à côté du Mt Gerbier de Jonc, j’étais un peu chagrin, lorsque j’ai vu la cohorte de touristes agglutinés sur les flancs de celui-ci. J’ai pensé « le pauvre il méritait mieux !!! ». Nous sommes repartis à toute allure vers notre solitude, car en dehors de ces endroits « pourris » par « l’industrie du tourisme » nous n’avons pas trouvé trop de monde sur notre parcours. J’aime bien le mot « industrie » !!! D’ailleurs, il y a une autre expression que j’aime tout autant : « Exploitants Agricoles », mais comme dirait l’Autre : « mais où sont passés nos paysans d’antan » ; exploitant, avec un intitulé comme cela, on a tout dit ? On peut faire tout ce que l’on veut pour les plantes et modifier le naturel à souhait.
- « Nous, on connaît la nature, on sait ce qui faut faire »
- Hé !! oui bien sur.
D’ailleurs depuis 2 jours que je roule sur cette crète qui m’est chère, je vois régulièrement ces vaches sans cornes, cela me révolte… Surtout que je connais la raison invoquée par mes anciens amis (dit « paysan »)
- Les cornes c’est dangereux.
- Elles peuvent se coincer.
- Etc….
Il y a quelque temps de cela je discutais avec un ami d’enfance qui est paysan :
- Je ne comprends pas pourquoi vous coupez les cornes aux vaches ?
Et lui de me rétorquer: 
- Je ne comprends pas pourquoi les vaches, elles, elles ont des cornes !!!
Fin de la discussion, (ç’aurait pu mal se finir) j’aurais pu lui dire va en parler avec le loup, qui est en train de recolonniser le Massif Central t’auras peut-être un début de réponse.
Enfin, j’ai une grosse colère avec ce sujet, vous devez l’avoir compris. Comment peut-on défigurer l’allure, la beauté d’un animal ? Il faut en tenir une bonne couche de connerie. Pourtant c’est beau une vache avec ses cornes !!! Je vous conseille d’aller regarder ces belles photos de vaches et de taureaux réalisées par Nathalie At - Auteur photographe 


Pour combattre ce genre d’attitude, il me vient une métaphore, qui pourrait résonner comme un slogan :
- « Une vache sans cornes, c’est un peu comme un vélo sans guidon !!!!!»
Je me suis un peu égaré dans mon compte-rendu. Nous avons cassé la croûte à la ferme de Bourlatier, ce nom me disait quelque chose. Après le repas, c’est moi qui conduit le véhicule. Je vais à la Chaumasse voir l’installation de Gilles Clément. Je pousse plus loin, et j’arrive au village de Lachamp - Raphaël, et là, tout se remémore. Je me souviens pourquoi ce nom de Bourlatier me rappelait quelque chose ; la première traversée de l’Ardèche le 14 mars 1976 en compétition de ski de fond ; elle faisait 57 km (je l‘ai parcouru en 5 h 08). Le souvenir d’une neige froide, d’un bon fartage, d’une bonne glisse et bien sur d’une petite burle un peu taquine. Ah ! Je m’égare, encore. Demi tour, je passe à Sagne et Goudoulet et là, fin de la rêverie ! Je tombe sur l’apothéose de la journée, il me fallait bien cela. J’ai rencontré une bande de snobinards qui font du « rallye automobile » (à prononcer avec l’accent parisien s.v.p.). Avec en prime, le nom pompeux de « RALLY CHAMPIONS ROADS », à vous de voir.

Mais au vu du prix des engagements et avec en plus des hôtels 4 étoiles, il faut le dire que ce n’était pas fait pour vous. Ni d’ailleurs pour moi, car ils m’ont barré la route, que je voulais prendre, avec mépris et beaucoup de suffisance. Les cons !!! (pour être poli). Mais que cela ne tienne, demi-tour, je repasse devant une maison où, tout à l’heure, j’avais entraperçu un Ardéchois digne de tourner dans un film de Raymond Depardon. Là, avec cet homme, je suis bien aux antipodes des furieux que j’ai croisé tout à l’heure. Je lui demande si je peux rejoindre Rieutord en prenant la route de gauche à la sortie du village :
- Non, il te faut faire le tour par St Eulalie. Par en bas, tu ne trouveras pas, il y a beaucoup de carrefours, c’est mal indiqué et il n’y plus de panneau de signalisation…
Je ne suivrai pas son conseil et j’emprunterai cette petite route qui suit le cours d’eau de la Padelle. La route s’avère être assez étroite et sinueuse, avec de nombreux départ de chemins. Après un pont sans parapet qui franchi le ruisseau… J’hésite, je n’ai pas de carte IGN au 25 millième, puisque ce sont mes petits camarades qui l’utilisent en ce moment. Au pif ! Je me dis prends cette route qui suit la rivière sur sa rive gauche. Mais au fur et à mesure que j’avance sur celle-ci, elle se dégrade comme par enchantement, elle devient même chaotique. Le goudron disparaît, au profit de la terre battue. Hé ! Paf un panneau, surgit de nulle part avec cette inscription « Route Privée Circulation à vos risques et périls » Un programme bien peu engageant, je ne trouve pas d’endroit idéal pour faire demi tour. Je suis déjà bien engagé sur cet itinéraire. Il ne me reste plus qu’à essayer d’avancer. Et bien ! Enfonçons-nous dans le Wilderness. A « l’estime » je dois être à trois bornes du Pont de Rieutord. Je continu cahin-caha et c’est peu dire ; par magie, la piste s’élargit, la forêt deviens moins dense, elle s’éclaircit. Sur ma droite, j’aperçois le confluent de deux rivières. Et bien non ! C’est celui d’un fleuve et son affluent. Le fleuve c’est la Loire, elle est déjà bien large et somptueuse, pourtant elle a pris naissance pas très loin d’ici. Je rencontre un pécheur, lui aussi tout droit sorti d’un film, celui de Robert Redford « Et au milieu coule une rivière ». Décidément ces montagnes sont pleines de possibilités. Avec un costume de pécheur comme je n’en avais jamais vu, splendide. Il me raconte des histoires de truites, qui existent : les Méditerranéennes et les Atlantiques. J’en suis bouche bée, (à ma décharge je ne suis pas pêcheur… enfin) et il me dit que la Loire, qui se jette bien dans l’Atlantique, a la particularité de posséder les deux souches. Mais il n’avait pas finit de m’étonner ce pêcheur. Il paraitrait, d’après lui, que la Loire, qui file bizarrement vers le sud en ce moment, aurait pu rejoindre la Méditerranée. Mais, un volcan lui a dévié sa course vers le Nord… Ouf ! Il a quand même bien fait d’éternuer le bougre, car cela n’aurait pas eu du tout le même charme… Je continue mon cheminement, et j’arrive au Gite de Maltrate ou au Rousset du Lac. Enfin un endroit comme je les aime en dehors de la furie du monde moderne, un petit ilôt de Décroissance 

Aujourd’hui une sacrée étape nous attend. D’abord la montée jusqu’au col de la Croix de Boutières à 1506 m avec un coup d’oeil superbe sur l’est: le Mont Ventoux dans la brume, les Alpes sont voilées, puis c’est la crête (ou serre) arborée qui va nous amener au sud dans le vallon de la Chartreuse de Bonnefoy pour le coup d’oeil sur l’installation « invisible » de miroirs dans les ouvertures.

Ensuite remontée sur le goudron jusqu’au Mont Gerbier des Joncs et ses multiples sources de la Loire… et cars de touristes. Pique nique tranquille à 1400 m plus loin sur le plateau, à la ferme de Bourlatier. L’après midi, sous l’éternel grand beau temps, on va couper à travers champs, et enquiller des sous bois en montée, puis plateaux de Pra Pouzol avant la sévère descente en terrain raviné, sous petits chênes. Ça commence déjà à sentir le sud, mais là, je m’aperçois que j’ai perdu mon téléphone ! Le courage me manque pour remonter chercher… une aiguille dans une meule de foin…

Une fois arrivé à l’auberge du Rousset du Lac, Jacques et moi retournons en voiture au début du parcours de l’après midi (je l’avais encore au pique nique) où nous avions porté les vélos par dessus des clôtures… sans succès, tant pis… la nuit porte conseil…