Les valeureux participants :
Départ

8h35

Saint Jean du Bruel (Aveyron)

Distance 40 km

Cartes IGN: 2641 O, 2642 O

Arrivée

16h15

Le Caylar (Herault)

Dénivelé

+470m

-95m

Vit moy 9.6 km/h Temps actif 3h27

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  • Récit
  • Yvan
  • Gérard
  • Philippe
  • Yvan

Description de l'étape

Départ alti 500m, sur la route D 999 (eh si) dans une épingle, une petite piste a 692m qui se poursuit jusqu'à ce que l’on retrouve du goudron vers 760m.  Après cela à gauche (grâce au bavardage avec notre hôte d’hier, Jaume a obtenu un renseignement très intéressant, a vous de voir). Petite descente jusqu'à l’ancien pont qui enjambe l’ancienne ligne de chemin de fer Tournemire Le Vigan. Et là, si nos héros prennent cette ancienne ligne et passent par un tunnel (ils avaient préalablement pris leurs frontales) ils poursuivent pour retrouver la route  D7 jusqu'à l’alti 838m, où là ils retrouvent le « véritable » tracé GTMC. De là ils foncent sur la Couvertoirade 780m.  Pose touristique et petite collation. Par un sentier qui n’est autre que le GR 71 ils quittent à nouveau la GTMC  pour des raisons d’hébergements  nos cyclistes vont au Caylar. Par un « vrai trail »  rempli de beaux passages, qu’il faudrait refaire plusieurs fois tellement ils sont formateurs par leur technicité, une zone trialisante à souhait. Arrivée au Caylar à 740m. Nous perdons de l’altitude non !!!!

Ravitaillement et hébergement

Les propriétaires, Hélène et Alain, ont abandonné la ville pour venir rénover, avec goût, cet ensemble de bâtiments. Dans une dépendance, on accède aux chambres par un escalier, depuis un petit jardin vert où l'on dispose d'une table et de bancs. Nous occupons une chambre à quatre lits, dont deux superposés. La salle d'eau est propre et les toilettes se trouvent sur le pallier.
L'accueil est convivial et le patron nous offre un pot de bienvenue en compagnie des autres pensionnaires. Les repas sont servis sur une grande table rustique et la cuisine familiale est correcte. La table commune est propice aux échanges et l'ambiance qui règne est chaleureuse. Le matin les petits déjeuners sont corrects. Un bon point pour cet endroit.

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Jaume

Une fois la route avalée, Jaume, me pilote sur cette piste encore mouillée des orages d’hier soir. Mais ce matin il y a une forte hygrométrie dans l’air, c’est très humide et moite. Jaume s’élève tranquillement. Ah ! J’ai oublié de vous dire que bien entendu les concepts comme celui du « YOYO » peuvent à tout moment être remis en place. Par contre celui du « Grupetto » à beaucoup plus de mal à faire sa place. Jaume il y a quelques jours a raconté une blague. L’histoire de trois steak hachés qui partent faire un pique nique, deux se cachent et le troisième inquiet les cherche et les deux autres sortent, tels des ressorts enfermés dans une boite et crient joyeusement : « On s’étaient cachés ». Et bien cette blague pourrait venir  allonger notre liste de concepts. Quand Jaume et moi arrivons sur l’asphalte, plus de cyclistes, ils ont disparu. Alors il ne s’affole pas, c’est lui qui a la carte (sans boussole) il prend la bonne direction et file vers le pont qui enjambe l’ancienne voie de train. Personne ! Il tourne à gauche et va voir sur le ballast, rien. Il arrive devant un mur. Il avance, c’est un mur de particules d’eau qui provient de l’intérieur du tunnel, surement une différence de température entre l’air frais du tunnel qui rencontre la chaleur lourde qui sévit à l’extérieur. Je l’entends dire :
- He ! Merde, je les ai perdu
Il revient au pont et attend tranquillement en mangeant des graines. Soudain ! Non si, arrive en trombe Gérard :
- C’est par où ? Nous on est allé par là
- Ben, c’est plutôt par là réponds Jaume j’ai pensé que vous mettiez au point le concept du «  Steak haché » et ça a presque marché.
Gérard éclate de rire, il lui en faut peu il n’y qu’a lui dire : «  Hue ! Bijou et Ho ! Bijou » pour qu’il explose de rire, jusqu’aux sanglots.
Nos trois loustics vont voir si le mur de particules peut être transpercé. Jaume s’engage le premier et cela passe.
Traverser le Massif Central et prendre un vieux tunnel, ca c’est la classe. Ensuite galopade sur le Causse du Larzac en direction de la Couvertoirade. L’après-midi, j’ai bien aimé le chemin que Jaume m’a fait prendre, j’espère que l’on pourra revenir parce que je suis construit pour de tels chemins, pas vrai Monsieur Commencal ?

Gérard

Deux côtes fracturées lors d'une randonnée VTT en Bretagne ont mis notre ami Gérard "hors service". Nous lui souhaitons un prompt rétablissement.

Philippe

Sniff...c'est l'avant dernière !
Aujourd'hui, le tracé de Jaume fait de cette étape la plus courte de la GTMC avec à peine (si j'ose dire) 40 km. Je crains le pire, car lorsque je pédale moins, je gamberge plus... et ce n'est pas toujours très bon...
Ce matin je "drive" le Berlingo et prépare le repas de midi. A peine une heure après avoir quitté Saint Jean du Bruel j'arrive en vue de la Couvertoirade. En guise d'accueil, il me faut franchir une barrière et prendre un de ces tickets qui réduisent chacun de nous à la "chose" qui devra, plus tard, "cracher au bassinet" pour sortir d'où elle vient de se mettre. Péage, on appelle ça, c'est une invention issue de ce que l'homme a de plus précieux: son intelligence. Manque de bol, cette barrière (on m'avait pourtant prévenu) suffit à me mettre en rogne pour une bonne partie de la journée. Neuf jours de liberté et je me trouve confronté à un symbole des plus significatifs du monde que j'avais perdu de vue quelque part entre le Gévaudan et les Cévennes.

Je trouve une place à l'ombre, car le Soleil cogne déjà fort. Compte-tenu du temps dont je disposes, je me dirige vers la grande porte d'entrée du village fortifié. Et comme si la barrière qui me restait en travers du gosier ne suffisait pas, me voici immergé dans une atmosphère médiévale où je découvre des boutiques aux agencements codifiés à destination des touristes.
Voilà, je suis tout à la fois au Mont St Michel de la babiole, Rocamadour du couteau suisse, Versailles du templier en plâtre, Futuroscope du macramé, Dysneyland de la peau de bique, Beaubourg de la peinture sur soie et pour la bouffe, c'est pas mal non plus, avec tous ces Bocuse du sandwich au pâté, Troisgros de la tarte à l'oignon et Robuchon de la crêpe au sucre... Sans oublier les charlatans qui comme des parasites s'installent dans tous les lieux ou circule la vie. les "maitres" en tout genre qui ont la prétention de soigner avec des minéraux, de ré-équilibrer les forces énergétiques censées circuler en nous, de nous détendre à grand renfort d'encens et de musique indienne. Rescapés de leur sombres existences , ces dernier feraient bien de commencer par s'appliquer leurs thérapie à eux même!
 Dans les ruelles pavées de cette cité chargée d'Histoire, faut-il avoir une sacrée faim pour réduire les murailles séculaires à un emballage pour cadeaux souvenirs.
Ok, des gens comme vous et moi en vivent et si le mercantilisme n'avait envahi les lieux, ce seraient probablement les ronces qui les auraient conquis, les reléguant at vitam aeternam dans l'oubli. Finalement, je me demande quand même des deux lequel je préfère.
Le plus fort dans l'histoire, j'ose à peine le confesser, c'est que, tout en "crachant dans la soupe", j'ai osé "tremper ma cuillère dans la marmite". A l'image du fonctionnement de la lavogne, je me suis intégré au troupeau des moutons qui s'entrainent l'un l'autre dans une spirale infernale qui les conduit inexorablement vers cette eau salvatrice à laquelle leur soif ne saurait les soustraire. C'est bien là le problème, l'homme, à l'image des ovins, souffre lui aussi de ce mal incurable qui le pousse inexorablement à étancher ses soifs. Une des miennes fut satisfaite par une paire de chaussons en peau de mouton (hors de prix), une statuette de chat en bronze patiné réalisée à la main par le "Rodin" du coin et un obscur bouquin issu d'une non moins obscure maison d'édition, dont je serais prêt à parier qu'elle est dirigée par un ex-babacool reconverti en "intello du village". 
Bon de toute façon, nous sommes tous, d'une certaine manière, la cible de quelqu'un d'autre. Le pire, c'est que pour me dédouaner de ces offenses à mes chères valeurs, j'ai sauté minablement sur l'alibi affectif des cadeaux que je souhaitais faire à mes proches. Alors que chacun, en son for intérieur, sait bien qu'il n'est guère capable que de ne penser qu'à lui-même. Non non, ce n'est pas une vision noire des choses, c'en est une approche objective. Et puis un peu d'autodérision n'a jamais tué personne.

Oh la la,  j'ai plombé l'ambiance ! Tout à coup, un groupe de luxueux "tacots" fait irruption et nous transporte subitement de la "cour des miracles" aux "Champs-Elysées", comme à la parade ! Et je ne blague pas; on a eu droit aux symboles les plus ostentatoires de l'enrichissement et de la fierté qui l'accompagne. Rolls et Bentley sont venus remuer la poussière sous nos yeux ébahis et, bien sûr, on a trouvé ça beau, tout en laissant tomber nos mâchoires jusqu'au sol, comme des personnages de chez Tex Avery.
Et si pour conclure cette journée, je parlais au moins une fois de vélo.Tiens, c'est bizarre, mais j'ai comme le sentiment que je débite moins de conneries à l'heure lorsque je pédale que lorsque j'écris. D'accord, j'entends déjà Jaume qui me murmure, "Peut-être, Philippe, mais ça dépend de la vitesse à laquelle tu pédales et de celle à laquelle tu écris". Bon sang ! que n'y avais-je pensé plus tôt.

En Quittant la Couvertoirade le chemin fut particulièrement caillouteux, et très vite, j'ai eu des douleurs dans mes poignets. Cette vielle cité aurait voulu me punir de ne pas avoir su l'apprécier qu'elle n'aurait pas mieux agit. Enfin nous voici arrivé au terme de l'étape et installés dans notre dernière halte, au sujet de laquelle je préfère ne pas aller plus loin dans mes commentaires car je risquerais de déraper outrageusement... "prout prout ma chère"!

La véritable bonne nouvelle du jour vient de Jaume. Il a fait les comptes détaillés de notre GTMC et le coût total est de 30% inférieur au coût annoncé. Il y a comme ça des erreurs d'évaluation qui donnent des résultats bien meilleurs que les calculs les plus exacts. Paf ! encore un coup de pied au cul des cartésiens, et c'est là que je commence à avoir mal aux fesses... j'en ai assez pour la journée. je profite d'une salle de bain et d'une chambre digne d'un possesseur de Rolls et je m'endors apaisé, bercé par les ronflements de Gérard qui sonnent à mes oreilles comme le doux murmure des ruisseaux cristallins de la Margeride. 

Yvan

Au risque de me répéter, c’est le matin : on monte, on grimpe, on réalise une ascension, on taquine la FCmax, on sue, on souffle, on fait une pause. C’est raide pour nous, pour la digestion du petit déjeuner, pour les articulations et le cœur, mais que c’est bon ! On entre en sous-bois mais le milieu du chemin fortement ravinée rend la circulation en VTT impossible, alors il reste la marche à pied jusqu’au goudron.
Nous retrouvons le tracé d’une ancienne voie ferrée, avec ses tunnels, ses murs de soutènement et ses viaducs pour finir par rejoindre le tracé GTMC. Ensuite c’est une alternance de montées et de descentes au milieu des buis et des chênes verts. Piste en mélange terre pierre comme à la maison. On termine par une belle descente aux portes de la Couvertoirade. Visite culturelle dans cette cité des templiers qui a conservé son charme du Moyenâgeux. On déjeune au milieu des Bentley, Rolls-Royce et autres véhicules, nous sommes les seuls cyclistes sur la place.
On doit à présent rejoindre Le Caylar. En empruntant le GR agréable et ludique, quelques passages techniques à cause de blocs rocheux, un beau monotrace au milieu des buis taillés, ballade chez les topiaires. En ce début d’après-midi la chaleur réduit le nombre de randonneurs. Les cotes sont rares et le dénivelé raisonnable, les descentes plus accentuées, alors on peut mettre plein gaz.
On finit autour d’une lavogne avant de rejoindre Le Caylar. L’étape est charmante, on se détend avant de réaliser notre tour culturel ; à l’office du tourisme, guidés par une charmante hôtesse d’accueil, on tombe sur le Larzac Brebis Tour prévu le 15 septembre 2013. Chiche ! Le diner sera très bon à cette table où nous nous sommes quelque peu embourgeoisés.

La phrase du jour : Tu préfères la Bentley ou la Rolls Royce ?

Un nouveau village avec une fontaine, Gérard nous montre la technique du refroidissement liquide en s’immergeant jusqu’à mi-cuisse dans cette eau pure et fraiche. Nous on aide la Mamie à remplir ses bidons, c’est moins glamour mais elle aura apprécié ! Notre route nous mène jusqu’au lac de Chambon que l’on contourne par la droite. Belles vues, endroit agréable, on finit par la plage, puis nous enchaînons par un sous bois qui nous permet de gravir les flancs d’un nouveau relief sur la fin la montée s’accentue et on force un peu plus pour retrouver à nouveau Jaume qui nous conduit vers notre étape du jour un hôtel coquet à côté de Besse. On range les vélos, on sirote notre Perrier à l’ombre des tilleuls. Il est 16h30, c’est le moment d’aller se cultiver dans cette cité médiévale avec de nombreux éléments architecturaux de caractère. Ha ! La culture, c’est comme le culturisme du cerveau : c’est beau et c’est bon. Surtout ça n’a pas de prix ! Ce soir il a du pounty, de la truffade et un repos de guerrier bien mérité.

La consultation de Doc Feel Good : Tu travailles à 65% de ta FCmax, c’est bon ; entre 65% et 75% tu consommes des graisses et au-dessus de 80% tu es attentif à ton effort pour ne pas y rester (surtout après 50 ans).