Les valeureux participants :
Départ

8h30

Besse (Puy de Dome)

Distance 52.1 km

Cartes IGN: 2432 ET, 2534 OT.

Arrivé

16h05

Allanche (Cantal)

Dénivelé + 1219m
- 1230m
Vit moy 11 km/h Durée active  4h43

 Cliquer sur un participant pour lire son récit de l'étape :

  • Récit
  • Yvan
  • Gérard
  • Philippe
  • Yvan

Description de l'étape

Départ de Besse (1018m) pour gravir la Montagne des Fraux (1200m) passage à coté du Puy de Pertuyzat (comme dit Gérard, déçu çà monte dés le début ça fait ch…, juste après le petit déjeuner.) Passage obligé au belvédère qui surplombe le Lac Pavin. Là, Gérard nous mets en place pour la première fois la notion de : « Le petit point noir qui file loin devant » cette dernière est parfois très désagréable.
Nous cheminons vers le Lac de Montcineyre (1182m), tournons autour du cratère. Là, nous commettons notre 2 ème sortie de tracé, pourtant en rose (Stabilotée sur la carte au 25000 ème) et nous revoyons les rives du Lac de Montcineyre. Nous piquons (en free ride) sur Chaumiane en passant prés d’une ruine nommée « cache broche ». Arrivée sur la D26 à 1030m prés de Cibérouy. Deuxième montée en direction du Cureyre (1175m). Là nous filons vers La motte (1200m) après une descente, remontée jusqu’à 1281m. Arrivé à La Godivelle, Lac d’en Bas (1203m), pose repas, nous ne trainons pas, les orages se font menaçant et ça pète fort sur les montagnes Riocros et Testou (1327m). Entre La Godivelle et le Lac de St Alyre, nous avançons sur un des passages mythiques de la GTMC (vu sur toutes les photos) entre deux rangées de clôture en fil de fer barbelés entrecoupés d’énormes échelles. Nous rejoignons, sans prendre trop de gouttes, Boutaresse (1234m) où nous faisons le plein d’eau et blaguons avec un jardinier. Roulage sur la D724, jusqu’au Col de Chamaroux (1291m), après nous attaquons la 3ème montée qui nous propulse à 1460m sur la Montagne de Paillassère où nous sommes au cœur du Cézallier. Là, sur des pistes roulantes nous dévalons jusqu'à Pradiers (1150m; hé oui 256m sur une courte distance). Nous filons ensuite avec un très beau passage de pilotage juste avant le pont qui enjambe la rivière Allanche vers 1000m, près d’un lieu-dit Piquemeule. Nous roulons tranquilles jusqu’à Allanche à 985 m d’altitude.

Ravitaillement et hébergement

Hôtel restaurant confortable. Les chambres situées en étage sont bien agencées. On dispose d'un grand salon douillet avec un coin télé. Le service du restaurant en revanche aurait pu être de meilleure tenue, en effet la tarte à la myrtille pour laquelle nous avions opté en passant commande a disparue pendant que nous dinions. Pas trop grave quand même, nous avons eu un dessert de substitution. Le petit-déjeuner en libre service pris une salle dédiée offre une grand choix. C'est un plus lorsque on a, comme nous, besoin d'énergie pour commencer la journée.
A noter, dans un couloir situé à proximité de l'accès aux chambres, deux vitrines musée, dont celle de la pêche renferme des pièces rares qui ne peuvent laisser indifférent un vrai pêcheur.

En savoir plus: cliquer ici.

Jaume

Mon patron a mis la veste de pluie, ça commence bien, je vais me retrouver plein de boue ce soir. Juste après la sortie de Besse, il la retire, nous attaquons notre première côte. Il a l’air à l’aise, il embarque du 24 x 36 (non, pas de photo).
Jaume, il discute près du buron de Beauregard avec des randonneurs à cheval et il leur cite René Fallet : « Le cheval n’est pas le meilleur ami de l’homme, c’est le vélo car il n’y a pas de boucherie vélocipédique ». Cela ne les fait même pas sourire, bon c’est pas grave.
Cette journée, c’est Yvan qui fait l’orienteur enfin celui qui porte la carte et trouve le bon chemin. Il a deux formateurs à sa disposition. Alors nous allons être tranquille. Hé bien non, à peine avons-nous quitté le belvédère du Lac Pavin, l’un de nous fonce comme un petit point noir qui disparaît dans le lointain. Et là, paf ! On rate une première fois le bon chemin, ensuite nous ratons la GTMC (balisage surement très discret) dans la forêt de Mont Montcineyre, c’est une erreur de jeunesse et surtout de rapidité.
Apres une montée sèche avant Cureyre, je trace vers les Mt de Barbe Sec. Après un bon « rampaillou » mon patron pose pied à terre car l’empierrage est composé de grosses pierres anguleuses. Jaume commet une petite erreur de pilotage, nous voilà par terre, mais rien de mal et on repart.
Je crois bien qu’il faim, dans ces cas là, ça lui monte à la tête.
Pause repas à Godivelle ouf ! Après un petit « single » entre deux rangées de barbelés, il faut rouler au cordeau, sinon la sortie de sentier doit être douloureuse et on doit s’en souvenir.
Nous quittons l’asphalte au col de Chamaroux, j’aime bien le sol un peu rocailleux, le son des pneus est plus souple et j’ai l’impression d’avancer mieux ?
Jaume monte à l’aise, à son rythme, et sur le bord de la piste trois chevaux font des gambades et nous accompagnent un bout de chemin. Le paysage est dégagé malgré le régime nuageux et les grondements des orages dans le lointain, mais pas de pluie. Nous sommes dans une prairie qui file vers l’horizon, remplie de multitudes de fleurs. C’est extraordinairement  beau le Cezallier ;  super descente sur Pradiers :
- Jaume, à quel vitesse on va ? ça doit aller vite, il ne répond pas.
Apres le Coudercs vers 1104 mètres d’altitude, super passage en descente, Jaume enlève les cales pédales automatique et ça file. Mes deux camarades m’on semé, cela doit être dur à comprendre la philosophie « El Grupetto ». Il m’ont quand même attendu en haut d’une petite bosse et là,; ils vont (sans s’en rendre compte) mettre au point une autre notion, dont nous parlerons les jours à venir. Ensuite, il me fait rouler le long de l’Allanche (la rivière) , jusqu’à notre hôtel. Il va prendre soins de moi, j’ai droit au jet d’eau et ensuite huilage en règle.

Gérard

Deux côtes fracturées lors d'une randonnée VTT en Bretagne ont mis notre ami Gérard "hors service". Nous lui souhaitons un prompt rétablissement.

Philippe

Cool... aujourd'hui c'est mon jour de convoyage du véhicule. Gérard a bien vu que mes jambes avaient été soumises à rude épreuve la veille et il a fort à propos décidé de me laisser ce jour de répit. Durant le petit déjeuner une averse détrempe le terrain. Je me surprend égoïstement à me satisfaire de n'avoir pas à prendre mon VTT pour affronter un terrain humide dans la fraîcheur matinale.

Le temps d'acheter quelques tomates à l'unique supermarché du village et me voici en route avec le Berlingo pour rejoindre le village de La Godivelle, point de rendez-vous de midi.

Arrivé assez tôt au bord du lac "d'en bas" (il existe également un lac "d'en haut") j'ai tout le loisir de photographier quelques fleurs ou de courir derrière papillons et odonates pour satisfaire ma passion pour la photo, regrettant au passage de ne pas avoir fait suivre mon reflex numérique et un objectif macro, remplacés pour l'occasion par un bridge dont je ne maitrise pas encore toutes les fonctionnalités. (Je dois cependant convenir qu'il aurait été difficile de faire suivre des kilos de matériel photographique tout au long des chemins ou pistes que nous avons empruntés).

J'ai la chance de pouvoir observer quelques papillons que je n'avais jamais vu auparavant comme l'epirrohe alterna, le chiasma clathrata (autrement nommé géomètre à barreaux) ou encore le tirya jacobaeae (écaille du séneçon en vernaculaire) que j'avais pris pour une variété de zygène. Mais je préfère ne pas développer, car ici n'est pas le propos. J'en profite pour inviter à la visite de ma galerie photo personnelle: (cliquer ici)

En attendant, il me reste à préparer le repas. Au menu, pates en salade, thon en miettes et tomates agrémentées d'olives noires. Je prends soin de répartir les rations dans nos "tupperwares" respectifs et, compte tenu du temps dont je dispose et du Soleil qui vient de faire son apparition, je décide de sortir mon vélo de la voiture et de partir à la rencontre de mes camarades.

J'ai sur moi les fiches Chamina qui vont me permettre de remonter la piste dans leur direction. Je rencontre sur mon chemin un couple de jeunes marcheurs accompagnés de leur chien. Fort aimablement, ils se décalent sur les bords du chemin herbeux pour me laisser le passage. Après avoir descendu le sentier sur environ un kilomètre, je dois traverser un ruisseau en passant sur un petit pont. Jusque là tout va bien. Ce n'est qu'en croyant poser pied à terre de l'autre côté que je pose en réalité mon pied dans une trentaine de centimètres de boue. Je ne parviens pas plus à poser le second sur un sol ferme. Mes chaussettes blanches n'en ressortiront pas indemne.

Je monte ensuite un chemin caillouteux qui quitte la prairie pour s'enfoncer dans les sapins. En chemin je fais une seconde rencontre, cette fois il s'agit d'un marcheur dont l'équipement me fait penser que ce n'est pas un "petit promeneur du dimanche" je le salue et tente d'engager la conversation en lui demandant si nous étions bien sur la GTMC, " la quoi ? " me répondit t'il, reprenant: "ici c'est le GR30, votre truc, je connais pas"  Manifestement voici un puriste, je ne m'attarde donc pas et lui souhaite une bonne marche, presque à contre cœur, vu son attitude qui frôle la condescendance à l'égard du vulgaire vététiste que je suis, probablement indigne à ses yeux de souiller avec mon engin les nobles voies qu'il emprunte. Finalement je me suis dit que là-aussi je rencontrerai de ces puristes qui, dés lors qu'on ne fait pas comme eux, nous toisent de haut. En ces lieux la pensée unique fait aussi ses ravages.

Heureusement dans l'effort pour gravir la pente j'oublie vite cette fâcheuse rencontre et, après avoir rejoint un chemin de terre où une branche vient heurter violemment l'arrière de mon genou (j'en garderai des séquelles durant quatre où cinq jours) je découvre un paysage qui s'étend à perte de vue. Un chemin, empierré récemment par les exploitants forestiers divise en deux ce paysage. J'ai l'intention d'attendre ici mes amis qui commencent à tarder.

Je profite de ces moments pour me remettre à chasser les insectes lorsque j'aperçois au loin "el grupetto" dont Gérard et Yvan me signifient, par deux doigts plantés dans leurs narines, à quel point cette randonnée arverne n'est pour eux qu'une simple promenade de santé. Les narines de Jaume, quant à elles, ne supporteraient pas une quelconque obstruction.

  

Au retour, juste avant le village de La Godivelle, nous trouvons un jeune veau seul sur la route.  Manifestement il a franchi la clôture et n'arrive plus à rejoindre sa mère.

Gérard fait preuve de témérité et guide le jeune bovins vers sa pâture, tandis qu'Yvan et moi lui barrons la route, sous le regard de Jaume qui objecte que nous nous écartons de nos attributions de vététistes en balade.

Après le déjeuné vite englouti, je tente de faire quelques kilomètres avec mes camarades avant de capituler rapidement à la vue de gros nuages noirs, de grondements d'orage, d'un troupeau de vaches à traverser et de zones boueuses exemptes de toute végétation.

Sur la route qui conduit à Allanche, je traverse des villages d'où une partie de ma famille est originaire et dont j'ai souvent entendu les noms dans ma tendre enfance. Arrivé à l'hôtel, je précise que nous venons de manger de la truffade ou de l'aligot à nos trois derniers repas et qu'on apprécierait de manger autre chose. Je remercie le patron (excellent cuisinier) d'avoir entendu mon message.

 

Yvan

Pas de souvenir impérissable de ce motel, sauf l’abri offert par les tilleuls au moment du départ sous un orage continental. Je suis de navigation avec carte et boussole. On grimpe vers Besse et l’ascension se poursuit, le chemin s‘étiole, je m’étire sur ma monture, il borde des forêts de conifères et rejoint une route  jusqu’au lac Pavin. Quelques stèles témoignent d’un passé riche en mythes et croyances.

On repart pour trouver un chemin forestier, descente sur sol humide, imprégné de rosée. Une clairière, un champ à vaches, c’est beau de désolation. Un passage en zone humide et mon vélo s’enfonce dans la boue jusqu’au moyeu. Voici un nouveau lac, on passe et on s’égare. Nous n’avons pas vu le GR qui filait à gauche sur les flancs de ce énième volcan. Lorsqu’on sort du bois, à la patte d’oie, un point s’impose et nouveau cap grâce aux connaissances et au bon sens de mes compagnons d’échappée. On retrouve notre tracé et le paysage change sensiblement, on quitte progressivement le massif du Sancy et ses dômes pour aborder le massif du Cézallier, plus large tant par ses flancs que par les paysages qui s’ouvrent à nous. Bon, ça grimpe toujours autant, sur du goudron ou de la grave. Nous retrouvons Philippe pour aborder une descente sympa en forêt et atteindre le lac de Godivelle. Pause déjeuner très appréciée. Ensuite, c’est cocasse, on passe dans un champ à vaches impraticable en vélo. Leurs pattes ont laissé des empreintes trop profondes pour pouvoir assurer une conduite sereine de nos cyclos, alors comme les vaches, on marche, on observe, on hume l’air de ces paysages dans la brume. On franchit quelques échelles et le parcours se simplifie. Pas moyen de perdre sur un monotrace tiré au cordeau. Des vaches nous observent bien contentes que nous ne piétinons pas leur herbe. On poursuit notre route au milieu de ces prairies alpines dépouillées de toute végétation arbustive, c’est doux au regard et sous les roues. On rejoint un goudron, on file dans une vallée que l’on quitte pour une piste large et roulante et effectuer une belle ascension où nous croisons 3 magnifiques chevaux en liberté : large croupe, robe alezane brulée et crinière blanche complétée par une belle mèche sur le front. Ils montent avec nous, semblent affolés, envie de jouer, ils s’excitent ruent, nous parvenons à les dépasser pour rejoindre le sommet de la montagne de Paillassère.
Le Cézallier semble nu et nous inspire une réflexion sur les conditions hivernales, les vents qui ne rencontrent aucun obstacle, j’en ai des frissons. Maintenant la descente sur une large piste, belle descente, rapide avec quelques passages canadiens. On poursuit par un chemin rétréci qui devient technique à cause des nombreux cailloux et des ravines. Le vélo tout suspendu s’impose aisément dans ces configurations de tracé. Puis le goudron, nous permet aisément  de rejoindre notre village étape du jour. Nettoyage des vélos au jet (le premier), nettoyage des gogos.
Ce soir nous avons une bonne table, la salade niçoise transcende Jaume en conteur historique sur les guerres napoléoniennes, un moment d’anthologie. Certains en rêveront cette nuit.

La phrase du jour de Fast Yvan : Errare humanum est, perseverare diabolicum.

La consultation de Doc Feel Good : ton corps respirera toujours mais il ne sait pas bien expirer, alors pour faire descendre ton rythme cardiaque tu expires à fond 2 ou 3 fois et c’est bon.