Les valeureux participants :
Départ

8h20

L'Hom (Lozère)

Distance 62.5 km

Cartes IGN: 2640 O, 2641 E, 2641 O.

Arrivée

16h30

St Jean du Bruel (Aveyron)

Dénivelé

+1060 m

-1560 m

Vit moy 12.1 km/h Temps actif 5h10

Cliquer sur un participant pour lire son récit de l'étape :

  • Récit
  • Yvan
  • Gérard
  • Philippe
  • Yvan

Description de l'étape

Direction le Col de Perjuret alti 1028m, ensuite celui de la Fourque, petite montée jusqu'à 1221m, nous arrivons à Cabrillac (1040m). Par un sentier on arrive au Caumet, traversée de la D19. Après cela monte jusqu'à 1255m. Là, un sentier bascule sur une face Est. Nous descendons pour aller chercher le torrent de Brion, arrivée au Col de L’Estrade (1180m). Nous rencontrons une belle piste forestière à l’ombre qui nous fait monter au sommet du Mt Aigoual (1565m). Par la draille dite du « Languedoc » nous descendons sur la station de Prat Perrot. Nous lâchons le tracé GTMC, pour plonger sur le Col de Serreyréde (1299m), lieu de notre pique nique. Tôt ce matin, Yvan a amené le véhicule. Il a gravi par la D269 et la D18 ensuite il est redescendu jusqu'à Cabrillac (nous avons décidé de faire ce bout de parcours à quatre). L’après-midi avec quelques gouttes de pluie, nous taillons par une belle piste jusqu’au Col de Faubel (1285m). Toujours par des itinéraires forestiers, nous passons au Col des Ubertes, puis à un col (1280m) près de la Serre de Conbescure, point de vue sur la vallée de La Dourbie. Descente par la piste, jonction avec la D710. Ensuite nous roulons en direction d’abord du Col des Rhodes (922m). En suivant celui de La pierre Plantée (867m). Après nous empruntons la D341 jusqu’a une épingle à 700m. Nous tournons à main droite par une piste qui nous mène aux Galinettes (en ruines). Nous contournons la Montagne de Brante, pour aller chercher le vallon de St Gleys qui nous amène au hameau du même nom proche de St Jean du Bruel où se trouve notre hébergement.

Ravitaillement et hébergement

Situé à une extrémité du Causse Méjean, le gite de LHom propose une vue imprenable sur le chaos de Nîmes le vieux. Les couchages sont aménagées dans un bâtiment ancien restauré. Salle d'eau collective, bien entretenue. Lits superposées dans un "dortoir" agencé sous la forme de deux chambrées. Les toilettes sont au rez-de-chaussée. On dispose d'une table en terrasse et l'endroit dispose d'une cuisine équipée. Les repas sont pris dans la salle à manger des propriétaires et la cuisine (excellente, issue des produits de la ferme) mijote sous la surveillance de la maîtresse des lieux. Ici on est chez l'habitant. l'endroit est simple, accueillant et apaisant.

En savoir plus: cliquer ici.

Jaume

Après les orages d’hier soir, les végétaux sont couverts d’eau. Et dans ce tiède matin, ils déversent leur trop plein,  ils nous mouillent et cela me nettoie. En allant au Col de Perjuret, Jaume, mon patron, à une pensée pour ce grand Cycliste Roger Rivière qui a chuté dans la descente sur Florac lors du tour de France 1960. Cette chute  arrêta net sa carrière si prometteuse de champion : Champion du Monde de poursuite au Vigorelli en 1958.
- Jaume, je le connais un peu il a toujours un bouquin dans la tête dont il tourne les pages, c’est un vrai problème pour lui, m’enfin !
Hier, par exemple nous avons traversé le Causse Méjean, il a eu une pensée pour Jean Carrière, l’auteur de L’Épervier de Maheux (Prix Goncourt 1972) car du plateau  il a aperçu La Can de L’Hospitalet juste a côté de la Can de Ferriers où se situe l’action du livre. Cette après midi encore, il sait que nous allons passer tout près de l’endroit où Jean Carrière a campé son bouquin « La Caverne de Pestiférés » sur les bords des Gorges du Trêvezel.
Encore ce matin en montant sous l’Aigoual, Jaume a entraperçu les lacets de la D 986, si chère à André Chamson, celui ci les a utilisés dans  son ouvrage « les Hommes de la Route » qui parle du chantier de construction de la route de Valleraugue  à L’Espérou ; il a aussi utilisé L’Abime de Bramabiau à Camprieu pour y placer l’action de son bouquin «  L’Auberge de L’Abime ». Jaume aurait encore  pu vous parler de cet autre cévenol qu’est Jean Pierre Chabrol avec « Les Fous de Dieu » ou encore de « la Gueuse » sur les mines d’Alès.
Je crois qu’il va arrêter là, car il ne va quand même pas tout vous déballer. Ouf ! Il faut dire que ça pédale dure est que ça monte. Et puis on n’est pas sur une randonnée littéraire. Nous  faisons  la GTMC là où quoi ?

Gérard

Deux côtes fracturées lors d'une randonnée VTT en Bretagne ont mis notre ami Gérard "hors service". Nous lui souhaitons un prompt rétablissement.

Philippe

Debout bien avant 7 heures, je m'éclipse silencieusement du gîte pour escalader une dernière fois le chaos et profiter de la vue sur Nîmes Le Vieux. Les quelques nuages qu'embrasent le Soleil levant de tons variant progressivement du violet nocturne à l'orange matinal soulignent le profil des lieux avec une intensité peu commune. Je suis certain qu'un jour je reviendrai ici (comme au Sauvage). J'y laisse des souvenirs qui sauront, s'il le faut, braver le temps pour m'y attendre.
Après avoir pris le petit déjeuné en compagnie de nos deux marcheurs et évoqué avec l'un d'eux le beurre salé de sa Bretagne natale (son père était un navigateur au long cours), je me réjouis de le voir remis de ses émotions de la veille et constate que son débit verbal n'a pas ralenti. Finalement, il parle pour deux, ce qui me fait comprendre pourquoi "Théodore" se tait... Comme pour grappiller quelques instant à l'Hom, je me remémore la délicieuse daube de brebis que nous a mijoté notre hôte "cordon bleu" au diner de la veille. En sortant récupérer mon vélo, je bavarde cinq minutes avec son mari qui me parle de ses brebis (un millier) qui terminent leur vies dans les assiettes des grands restaurants parisiens et dont le lait part directement à Roquefort. Il évoque également quelques dizaines de vaches ou cochons...etc... Je ne peut alors m'empêcher de penser à la réplique d'un humoriste des années 70 qui faisait parler un "paysan" en ces termes: "ça eu payé...mais ça paye plus" et de me dire que depuis cette époque, le "paysan" a parfaitement intégré l'économie de marché.
Nos vtt sont prêts pour le départ, j'essaie d'oublier ma nostalgie, le Mont Aigoual nous attend. Le parcours commence bien, il fait beau, les oiseaux chantent... Cependant, au bout de quelques kilomètres c'est nous qui déchantons en tirant la langue devant la succession ininterrompue de raidillons et descentes caillouteuses, d'herbes hautes, de genets ou de branches de sapins qui nous "caressent" coudes et genoux tout en nous gratifiant généreusement de leur fraîche rosée. Finalement, ces paysages verdoyants qui se succèdent et tranchent avec le dépouillement de ceux que nous avons parcourus la veille m'apparaissent bien plus hostiles.
De  l'Aigoual, nous ne percevons encore que deux formes sombres qui s'élancent à l'horizon vers le ciel. Nous sommes bien éloignés de ce premier objectif et allons devoir "zyeuter" ces deux mats à maintes reprises avant de les voir enfin s'approcher de nous. Entre temps, nous aurons laissé en route pas mal de calories. Même Gérard et Yvan, jusqu'au-boutistes du pédalage, sont contraints de poser pied à terre devant ces défis qui nous rendent égaux malgré nos égos respectifs.
Parvenus au sommet, nous nous accordons une pause touristique et visitons le bâtiment qui abrite une station météorologique. Mes trois acolytes en profitent pour faire le point devant une de ces cartes qui me fait tant horreur.
Ensuite, longeant sur quelques centaines de mètres la route qui suit la crête et passe devant les deux pylônes monumentaux truffés d'antennes et de paraboles de toutes tailles, l'un de nous s'écrit "vous voyez, même ici, la CIA a l'œil sur nous ". Nous avançons sur un tronçon de route asphaltée, presque trop lisse, pour retrouver nos "chers et tendres" cailloux, lorsque nous apercevons une silhouette désormais familière. C'est Hellen qui arrive, seule par la route...  mais où est passé Roy ? Sacrée Hellen, elle vient de mettre un bon kilomètre "dans la vue" à son ami.
Gérard, reprenant sa casquette de bon samaritain, se lance dans la descente, poussé par un élan de solidarité (masculine?) pour rejoindre Roy qui vient d'apparaitre au sortir d'une épingle. La souffrance des uns induit l'empathie des autres. C'est tellement beau qu'on en aurait presque la larme à l'œil ! Bon, Ohh la "Bijou"... on se ressaisit, on est pas des blaireaux pour sombrer ainsi dans un sentimentalisme à deux balles. Gérard accompagne Roy jusqu'à nous afin qu'il ne finisse pas seul sa dure ascension. Si ma mémoire ne me fait pas défaut, c'est la seconde fois que nous nous disons adieu à ce sympathique couple. Nous entamons une descente non moins périlleuse que celles que nous avons effectués en début de parcours. Mais les dernières portions rocheuses n'auront pas raison de nous, le repas de midi attend et rien ne saurait nous empêcher de le prendre. Nous sommes précisément sur la ligne de partage des eaux qui matérialise les bassins versants vers la Méditerranée et vers l'Atlantique, d'un côté ou de l'autre de la route les eaux qui ruissellent contribuent à alimenter ici une mer et là un océan.
L'étape se poursuit sur des pistes très roulantes et agréables avec une bonne partie à travers bois. On y croise un panneau prémonitoire indiquant "RETOUR", qui nous signifie que notre GTMC touche à sa fin. Comme si je ne savais pas que chaque coup de pédale abrégeait mon "crédit de plaisir", à jouir de cette GTMC avec mes potes. Merde, encore ce sentimentalisme qui se repointe, je viens de lui fermer la porte et le voilà qui entre par la fenêtre. Décidemment ma sensibilité me perdra !
Le gîte est accueillant, ce qui n'est pas démenti par nos hôtes qui nous offrent un "apéro" de bienvenue et où je vais pour la première fois depuis neuf jours toucher à une goutte d'alcool. C'est rien de le dire, mais tant de jours sans alcool, fait parti, au même titre que la GTMC, de mes exploits personnels ... Hic !

Yvan

Etape de repos en théorie, mais en conseil, on adopte une autre stratégie afin que je puisse gravir le Mont Aigoual « en famille ». Je pars amener le véhicule au col de Serreyréde, je vais remplir mon bidon à la fontaine et là, je rencontre Jésus qui fait un malaise. Il a passé deux jours à Montpellier, coup de chaud ? Coup de bambou ? Je le rassure et lui conseille de consulter sans tarder un toubib.
Je pars rejoindre mes camarades par la route, ascension du Mont Aigoual, descente rapide vers Cabrillac où le grupetto se reforme pour grimper. On prend un chemin qui descend, peuplé de rocher formant des écueils perfides tant pour le pilotage que pour les dérailleurs et les disques des freins. Arrivée sur un pont roman qui va marquer le vrai départ de cette ascension. Un mont ça se mérite ! Surtout celui-ci car, entre autre, il abrite la source du fleuve qui a donné son nom au département de l’Hérault. On grimpe, le support est bon, un peu d’arène granitique pénalise le rendement au pédalage, mais on reste efficace.
Oh ! Surprise, longue descente en sous-bois, une belle hêtraie. Un peu technique à cause des racines saillantes, on passe un ruisseau puis montée à pied, vélo sur le dos, tel un sherpa on inverse les rôles jusqu’à la piste, large et roulante qui nous mènera vers de magnifiques panoramas.
Le dénivelé nous fait souffler et transpirer mais nous conduit directement au sommet.
Visite de l’espace météorologique, retrouvailles avec nos cyclistes du Royaume-Uni, descente dans les pierres, rapide, cassante, éprouvante jusqu’à Prat-Peyrot, puis par une piste plus accessible jusqu’au col de Serreyréde.


Je persiste sur les capacités d’un VTT tout suspendu dans les terrains pierreux.
Pause déjeuner. Mes compagnons filent pour l’étape du jour, je temporise, visite l’exposition dans la maison du Parc National de Cévennes, regarde le film sur la réintroduction du gypaète barbu dans le parc mais il temps d’aller s’installer à Saint-Jean-du-Bruel. La route des gorges de la Dourbie est splendide. Je trouve le gîte, pose les bagages dans la chambrée. Mes camarades arrivent, un Perrier et on part se balader dans le village où ils me racontent la fin de l’étape. Un apéro offert, la visite de mon beau frère, un repas reconstituant et une discussion entre Doc Feel Good et un kiné – Dominique. Confrontation d’idées, comme dans un colloque « effets de la contracture musculaire sur le corps humain ». Gérard, il ne faut pas la lui faire !

Phrase du jour de Gigapixel : Ils auraient pu désherber les ronces du chemin dans la descente.

La consultation de Doc Feel Good : Avec un gros braquet tu privilégies les fibres courtes et avec un petit braquet tu privilégies les fibres longues. Donc il faut mouliner plutôt que forcer.