Les valeureux participants :
Départ

8h40

Bagnols les bains (Lozère)

Distance 47 km

Cartes IGN: 2738 O, 2739 OT.

Arrivé

15h53

Pont de Montvert (Lozère)

Dénivelé

+ 915m
- 910m

Vit moy 12 km/h Temps actif

3h54

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  • Récit
  • Yvan
  • Gérard
  • Philippe
  • Yvan

Description de l'étape

Bagnols les Bains altitude 912m. Et comme on dit toujours et encore : "J’aime pas les côtes surtout après le petit déjeuner"- Hein ! Gérard c’est un peu pour nous détruire le moral que tu dis tout le temps le même adage ? Montée à la fraiche, en sous-bois sur du goudron jusqu'à Auriac. Orientation Yvan et son coach Gérard menaient la journée. Après, par une belle piste jusqu'à 1310m à 500m d’un lieu nommé « Les Sagnoles ». Là, notre belle équipée recommence et en avant ! Au lieu d’aller plein ouest on file plein est avec la bénédiction de notre Gérard. Arrivés un peu avant la Croix du Peyron, en direction des Sagnes.
Nous eûmes la chance inespérée de tomber sur une bande de vaches, celles-ci partaient brouter leur herbe, avec leur cortège de mouches, à l’avant du troupeau un énorme tracteur. Cette rencontre inopinée nous permis de confirmer notre erreur d’aiguillage. Heureusement, il existe un itinéraire équestre qui nous ramène vers 1395m sur le bon chemin. Là, on tire un beau plein sud, avec un arrêt à 1436m, après lecture de la carte. Intéressant, 500m plus loin nos trois amis se sont encore gourés. Ils arrivent enfin à la Croix de Maitre Vidal. Pose graines. De là, ils s’en vont par une belle piste en direction de la station du Blaymard. Ils rejoignent le rendez-vous repas au Col Finiels (1541m). L’après midi commence par un peu de goudron sur la D20, ensuite à main gauche une piste nous amène sur Le Cros, Salarial et enfin L’Hôpital (1375 m). A nouveau du goudron, très jolie descente jusqu’au Pont de Montvert (875m).

 

Ravitaillement et hébergement

Pour des vététistes cet hôtel restaurant prend des allures de palace. Les chambres sont confortables et bien agencées avec leur salle d'eau individuelles. L'hôtel met à notre disposition un jet d'eau et un grand garage à vélo. On nous offre également la possibilité de faire une machine à laver. Sauna et piscine intérieure chauffée sans restrictions. Quelle aubaine. Ici "on se retape" une santé. La salle de restaurant est vaste et le service correct.

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Jaume

Jaume mouline 24 x 36 (hé j’ai pas dit 52 x 13) Arrivés à Auriac, il a quelque chose qui le turlupine les fameux clochers de tourmente. Quand il était petit il a vu à la télévison une dramatique qui se passe sur le mont Lozère où il était question de clochers de tourmente « La Communion d’Or ». Alors il discute avec un jardinier de cela, et l’homme lui indique où se trouve l’édifice. Après Auriac il garde son souffle et marche à mes cotés sur de courtes distances lorsque les passages se raidissent un peu. Jaume me dit :
- « On doit arriver aux Sagnoles, là on ira à droite pour retrouver une large piste qui viens du Col de la Loubiére »
Peine perdue, notre orienteur et son coach bifurquent à gauche, Jaume arrivant sur ces entrefaites un peu essoufflé :
- Vous êtes bien sur ? Il me semblait que c’était vers la droite.
- Non, C’est par là !
Et voilà notre équipe qui file à gauche. J’ai oublié de vous parler d’un concept qui s’est déjà appliqué plusieurs fois au cours de cette traversée. Le concept ou  effet « YOYO », oui comme le jouet. Explication : lorsqu’un ou plusieurs randonneurs arrivent  à un point donné, ils s’arrêtent et se reposent. Ceux-ci attendent le ou les retardataires. Comme ils sont là depuis un certain temps, ils ont récupérés et s’ont tout fringant et déjà près pour repartir. Quand le dernier arrive tout suant et tout essoufflé à leur hauteur, généralement, ils repartent d’un pas alerte. Et il laissent là leur collègue, bavant et asphyxié sur le bord du chemin. Le collègue est toujours assez surpris de la méthode (Vous l’avez déjà vécu !). Et bien vous connaissez le concept «  Effet YOYO » .
Un seul moyen de l’endiguer, s’il vous reste encore un peu de souffle, essayez de crier :
- YOYO
Généralement les autres se retournent, vous dévisagent et vous demandent :
- YOYO quoi ? ou qui ?
Alors à cet instant, en grimaçant un peu, vous pouvez tenter de leurs demander de faire une pose graines, par exemple ça devrait marcher.
Donc nous prenons la direction (la mauvaise ….) jusqu'à ce que l’on aperçoivent les toitures d’un hameau en contrebas où on aurait du descendre. Alors que sur cette  portion du parcours, nous aurions du monter en direction du Mt Lozère. Nous apercevions plein Sud les crêtes tant convoitées de ce dernier. Et là Jaume entonne :
- Ah ! Que j’aime les douces vaches d’Aubrac
Non, ce n’est pas un poème, mais un remerciement au troupeau qui a calmé les ardeurs de ses deux compagnons. Il y aura d’autres sorties de route mais nous allons être indulgents.
Jaume me pose contre un arbre à l’ombre pendant la pose repas. D’ailleurs il est allongé sur le dos avec sa casquette en guise de pare soleil et fait une sieste de 5 minutes. Quand tel un cavalier arrivant de nulle part arrive Bruno, (les roues de son vélo, ont des rayons noir sauf un qui est rouge, cela a de la gueule) il fait la GTMC comme nous. Mais sans voiture suiveuse. Il a  pour tout bagage un GPS, un téléphone portable un petit sac à dos. Contrairement à nous il fait des étapes de 80 à 90 km par jour. Alors que nous elles ne font que 50 km, et nous avons une voiture suiveuse. Alors, hein !
- C’est peut-être vous qui avez raison de la faire comme cela nous dit-il en remplissant son bidon avec de l’eau que nous lui avons offerte. Il prend congés et continue son périple. Il a fière allure Bruno, à bientôt peut-être.

Gérard

Deux côtes fracturées lors d'une randonnée VTT en Bretagne ont mis notre ami Gérard "hors service". Nous lui souhaitons un prompt rétablissement.

Philippe

 

C'est à mon tour de conduire le "berlingo" et de préparer les repas de midi tandis que mes coéquipiers doivent affronter le Mont Lozère avant de pouvoir se restaurer. Gérard a prévenu: "l'étape sera longue et difficile", sentence désormais rituelle.
Je suis assez satisfait du temps libre qui m'attend et que je compte mettre à profit pour arriver à trouver un pied de drosera, cette plante carnivore que je traque, en vain, depuis plusieurs années.
Parvenu bien à l'avance au point de rendez-vous, je prépare nos salades en cinq minutes avant de gravir les hauteurs en traversant des pistes de ski marquées les câbles d'acier des tire-fesses qui convergent vers la station de ski située en contrebas.
Le paysage du Mont Lozère parait d'autant plus étendu qu'il est dépourvu d'arbres. Il ressemble davantage à une succession de hautes collines qu'à un massif montagneux. Au bout de deux heures de progression à travers cette "steppe", ou serpente un ruisseaux aux eaux limpides, je dois me rendre à l'évidence que c'est fichu pour la droséra, d'autant que j'aperçois déjà mes amis qui dévalent le chemin arrivant du sommet. Ils sont en super forme et décident de continuer jusqu'au col de Finiels (1541m) situé quelques kilomètres plus loin avant de prendre le repas.
Nous trouvons une place dans l'herbe à l'ombre d'un grand sapin et voyons passer Hellen et Roy qui nous disent vouloir poursuivent un peu plus loin. C'est ici que nous rencontrons Bruno. Il effectue sa GTMC en solitaire avec, pour seul bagage:  "Un sac à dos et une carte bleue". A son programme, des étapes de 90 km, qui ne semblent pas lui peser guère plus que nos 50 km journaliers, tant il nous semble affuté. Si ce n'est que nous le trouvons un peu trop couvert, compte tenu de la chaleur qui règne puisqu'il porte un maillot à manches longues. Lorsqu'on l'interroge sur cette tenue, il nous raconte sa mésaventure qui, longtemps après, nous fera encore rire. En préparant son sac à dos il avait demandé à son épouse d'y mettre une tube de crème solaire. La veille il s'en était copieusement étalé sur la peau avant de se rendre compte en roulant qu'il avait des irritations de plus en plus insupportables. Après avoir regardé de près son tube de crème, il s'est rendu compte que son épouse lui avait mis dans le sac un tube de lessive en gel ! Bien sûr, dans nos petits délires, nous avons imaginé une vengeance de cette dernière qui n'aurait pas supporté de voir ainsi son compagnon partir en randonnée et l'abandonner seule chez elle. Après réflexion, nous réalisons que nous sommes dans le même cas et les "crédit de vacances" avec lesquels Yvan semble vouloir se dédouaner n'y changent rien. Nous concluons à l'unanimité qu'on n'est jamais si bien servi que par soi même et que Bruno est probablement plus macho que nous. Piètre consolation... arriverons nous seulement à admettre que nous sommes tous les mêmes sur ce plan, malgré nos belles paroles et autres contorsions intellectuelles !
A Pont de Montvert traversé par le Tarn naissant, je suis surpris d'avoir à garer le véhicule si loin de l'hôtel, bien après la sortie du village. J'apprends qu'un mariage est en cours de célébration, ce qui à mes yeux justifie difficilement une telle affluence pour un si petit village.
Après avoir pris possession de notre chambre à quatre lits, nous déambulons dans le village pour acheter nos cartes postales et siroter notre Perrier quotidien. Accessoirement nous collons nos semelles sur le goudron fondant de la rue principale où un enfant se retrouve à marcher pied nu, ses tongues derrière lui, solidement fixées au bitume, ce qui à l'air de l'amuser bien plus que son père.
C'est alors que nous sommes témoins de la mise en branle du cortège nuptial qui s'achève par deux mannequins, on ne peut plus évocateurs, chacun pendu à une potence avec une corde au cou.
Le village de Pont de Montvert marque une frontière historique entre le Gévaudan catholique et les Cévennes protestantes comme en atteste la présence d'une église et d'un temple à chaque extrémité du village, aperçus lorsque nous montons vers le musée des Cévennes. Arrivés au bâtiment du musée qui sert également de gîte, nous profitons in extrémis d'une projection privée qui présente la beauté des paysages avoisinants. Il est temps de rentrer à l'auberge pour nous restaurer. Nous sommes attablés sur un terrasse qui surplombe le Tarn et d'où je parviens à photographier des truites, des bergeronnettes et des chardonnerets élégants. Mais surtout, quel bonheur, et non des moindres que de constater sur la carte des menus la disparition de l'aligot.

Yvan

Ce matin le petit déjeuner est copieux, Gérard dit : « La route n’est pas droite et la pente est raide". Rapidement, si je puis m’exprimer ainsi, on grimpe sur le goudron vers Auriac. Passé le hameau on pénètre en sous-bois. La piste reste large, fraîche, voire humide. Arrivé à un carrefour j’opte pour un départ à gauche avec une descente sympa au milieu des sapins. Hélas ! Ce n’était pas le bon chemin. En effet, ce tracé nous fait plonger sur les Sagnes. Jaume l’avait pensé, on l’a fait. On consulte les oracles sur la carte pour constater qu’une piste équestre nous permet de rattraper le parcours initial.


On prend de la hauteur, on évolue au milieu des bruyères et des arnicas, des orchidées et des carex. La végétation haute se raréfie, les pins laissent progressivement la place aux pelouses alpines. La piste est érodée, beaucoup de pierres entravent une conduite sereine, il faut rester attentif, manœuvrer, anticiper sur les rochers. On rejoint une large piste nord sur les flancs du Mont Lozère, la piste de crête est interdite à tous véhicule et la piste sud a été rendue impraticable par les ornières des véhicules 4x4.
On croise deux vététistes gardois, échanges d’impressions sur les parcours VTT du cru. On retrouve Phil, avant de rejoindre la route, je ne peux résister à l’attrait d’une descente tout schuss sur une piste de ski alpin enherbée, la remonter sera plus rude, mais bon un peu d’exercice c’est toujours bon à prendre. On rejoint le col de Finiels par la route pour une halte pique-nique privilégiée. Nos agents doubles Roy and Helen passent et nous racontent leurs aventures pour cette ascension, toujours avec le sourire. Puis arrive Bruno, l’Apollon des Cimes, il parcourt la GTMC comme la marée monte au Mont St Michel, c'est-à-dire plus rapidement que nous, normal pour El Grupetto, l’essentiel c’est d’être rentré dans les délais. Bruno est chargé léger, il navigue au GPS avec son téléphone portable inséré sur son cintre, il est dopé à l’air pur ou au Maroilles peut-être. En tous les cas il est en forme et ce soir il dormira à Florac.
Gérard en galant homme aide des âmes égarées du droit chemin Jaume sommeille d’un œil, Philippe photographie et pixelise ces évènement et plus encore. Pour ma part, je lis le Midi Libre. On est serein mais c’est incroyable, l’instant d’un pique-nique le nombre de gens que nous avons rencontré sur le Mont Lozère.On repart en descente sur goudron, chemin peu technique jusqu’à l’Hôpital ou nous retrouvons un goudron qui va nous mener jusqu’à Pont-de-Montvert.
Au cours de cette descente, les vues plongeantes sur les sources du Tarn sont vertigineuses, les gorges profondes autorisant de rares accès aux baigneurs procurent une sensation de fraîcheur. Le soleil est brûlant et seule la vitesse de la descente apporte un peu d’air. On entre à Pont-de-Montvert, le bitume semble se liquéfier sous l’effet de la chaleur, les pneus collent au revêtement et il faut forcer sur les derniers hectomètres afin de rejoindre l’auberge des Cévennes. Cette auberge où a séjourné Stevenson lors de son périple du 22 septembre au 3 octobre 1878 entre Monastier-sur-Gazeille et Saint Jean du Gard.

On se promène, instant culturel au musée du Parc National des Cévennes, on dîne sur la terrasse et on termine par une ballade digestive. Flânerie et réflexion sur la révolte des camisards le 24 juillet 1702 à partir de ce village.

La phrase du jour de Star Pilot : Yoyo !