Les valeureux participants :
Départ

Prats de Mollo(66)



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Arrivé

Refuge de Batère (66)

Distance  51 km

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  • Récit
  • Yvan
  • Gérard
  • Philippe
  • Yvan

Description de l'étape

Nous quittons Prats par la D 74 en direction du Col de Ceu 998 m, ensuite nous traversons le hameau de La Llau 892 m. Nous quittons le bitume, la piste nous conduit au Col de la Roue 990 m par un chemin bien envahit par la végétation, nous grimpons jusqu’à 1 213 m près du Mas Llégué. Nous filons au Cortal de la Canalette où coule la Font del Brigader. Ensuite près du Pla de Coma 1 201 m nous empruntons une piste roulante qui file dans le Bois de Cardebère jusqu’à un cul-de-sac alti 1 286. Par un sentier muletier nous descendons sur le hameau de Leca à 900 m. Ce passage est un régal pour les « trialistes » que nous sommes (il est très technique hein !!!). Nous franchissons par une passerelle le torrent du Riuferrer, nous déjeunons, une petite descente nous conduis sur la D 47 à 857 m d’alti. Après, il suffit de suivre en pédalant la route qui sinue à flanc de montagne et qui mène aux Mines de Batère, en passant par le Col de la Descarga (tiens !) alti 1 393 m pour arriver au Refuge de Batère
 1 450m.

Ravitaillement et hébergement

Nous passons notre seconde nuits au refuge de Batère ou nous avons réservé une chambre à trois lits, deux lits superposés et un grand lit. Les toilettes et les douches sont sur le palier mais nous disposons d'un lavabo dans la chambre située au premier étage où on accède par un escalier. Le bâtiment dans lequel nous logeons fait partie d'un ancien corps de bâtisses qui a partiellement été restauré. Au rez-de-chaussée. Le refuge dispose d'une terrasse où on peut se faire servir des boissons. Les repas se prennent dans une grande salle au fond de laquelle est installé le bar. Une arrière-salle est aménagée en musée, où on peut découvrir des photographies et de textes qui évoquent l'époque où les mines étaient exploitées.
L'accueil est convivial et la cuisine familiale propose des plats catalans. Pour le diner, les randonneurs sont groupés sur la grande table centrale. Les discussions vont bon train et les plats circulent dans une ambiance chaleureuse. Les tarifs sont plus que raisonnables, pour une nuit avec diner et petit déjeuner nous avons payé 43€ par personne. De plus, le refuge de Batère peut nous préparer des paniers repas pour la randonnée du lendemain... un plus quand on sait à quel point le poids est l'ennemi des randonneurs.

En savoir plus: cliquer ici.

Jaume

Après une bonne nuit de sommeil, un sérieux petit-déjeuner, dans la fraîcheur matinale nous voilà reparti pour une bonne journée. Cette étape comporte de longues portions de goudron, enfin, il n’y a pas que cela. Il y aura même des surprises.

Notre Grupetto fonctionne bien, bien que Gérard et Yvan soient légèrement souffrants. Quelque part heureusement car ils nous auraient imposé un rythme plus élevé. Et cela va bien à Jaume qui roule à l’arrière du peloton en rêvant.

- D’ailleurs combien faut-il être pour faire un peloton ?

Notre photographe Philippe, le doigt preste sur son déclencheur, a saisi de beaux clichés. Penchons-nous sur cette photo prise celle-ci par mon patron, examinons la, si vous le voulez bien.

À gauche Gérard qui se bat avec son GPS, et qui hurle qu’il est « tout naze » ce truc et que l’on ne l’y rependra plus avec ces machins. Vous voyez au centre Yvan contemplant en silence ce paysage matinal, à l’extérieur rien n’apparaît, mais intérieurement il se marre je le connais bien le bougre. Enfin, à droite notre célèbre photographe Philippe qui lui a sûrement une pensée fort alambiquée sur l’utilité du GPS. Un beau tableau. Jaume, me fait une réflexion sur ma façon de décrire. Il l’a trouve un peu moqueuse.

- Hé ! Hé ! Je lui rétorque ; J’ne suis qu’un vélo moi Monsieur en référence à la Chanson Philippe Forcioli ; « J’suis qu’un âne moi m’sieur, js’suis qu’un âne… »

Il a dû pleuvoir sur le secteur cette nuit, car les fougères et les herbes miroitent de nombreuses petites gouttes d’eau. Nous bavardons avec un vieux monsieur qui espère trouver des champignons. Nous lui expliquons notre itinéraire, il ne voit pas par où nous allons passer cela lui dit rien, d’ailleurs il ne connaît pas Leca. Bien sûr, nous lui parlons du Cortal de la Canalette, lui nous parle de la Font du Brigadier. Un vrai dialogue de sourd. En réalité c’est le même endroit à 30 m près. Seulement, « du Brigader » çà envoi un peu plus (du gros) que « la Canalette » (humour de chasseur !!!).

Par une très belle piste qui serpente à flancs de montagne dans les bois de Cardebère notre groupe arrive au point côté 1 286 m cul-de-sac. Là ils vont « encaper » (en occitan on ne se refait pas que voulez-vous !) un splendide sentier muletier, qui va les faire descendre jusqu’à Leca à 900 m.

Gérard fidèle à lui-même, nous fait un soleil à cause d’une petite ravine planquée sous un tapis de feuilles mortes. Voilà Gérard la tête dans l’humus et les pieds bien en place sur les manivelles grâce aux pédales automatiques. Un vrai dessin animé, cela nous fait rire, je sais, nous ne devrions pas, c’est pas drôle de prendre une telle boîte. Mais ce Gruppetto, est bel et bien composé de drôles de loustics, plein de bonne humeur, toujours prêts à la « déconnade ».

D’ailleurs quelques instants plus tard ça recommence. Yvan, que vous voyez sur la photo assis en haut de la petite cascade, vous pensez qu’il est en train de méditer, non, vous avez tout faux. Ce n’est pas la vérité. Il se marre en douce, il suit avec délectation notre arrivée, il glousse de voir ses petits camarades batailler dans ce passage délicat. Il cherche à savoir lequel des deux derniers va se mettre minable au passage du Torrent du Ravin de Prat Cerball.

- Jaume va encore dire que je balance sur ses copains…

Toutes les forces emmagasinées lors de la pose repas après la passerelle du Riuferrer, étaient nécessaires pour atteindre le refuge de Batére à 1 500 m. Car il a fallu monter cette route sinueuse en partant de l’altitude de 857 m.

Mon Jaume a bien géré sa montée, tout d’abord, il a enlevé le casque et mit la casquette. Ensuite, il a bien regardé le bord de la visière de celle-ci, afin de ne point voir les difficultés qu’il l’attendait, un peu comme un pare-soleil. Il a tant et plus appuyé sur les manivelles, c’était un peu limite. Comme dirait Gérard :

- Il te manque des fibres courtes.

Il fallait pédaler, car cela grimpe, bon d’accord, il a fait quelques courtes pauses :

- Pour faire baisser la pression dans les tuyaux !

Et tranquillement, nous sommes arrivés au refuge, il me poussait, il n’y a pas de mal à ça.

Un refuge très spacieux avec terrasse, une vue sur les crêtes frontières. De là, sauf erreur on doit pouvoir observer le Monastère de San Peyre de Rodes au-dessus de Llansa. Repas sympathique, avec des Catalans du Sud de la région de Berga, avec lesquels ils ont parlé du massif de la Sierra del Cadi.

Gérard a même essayé un VTT électrique, pardon un vélo à assistance au pédalage, de marque Matra. Une vraie fusée ce Gérard, il a l’air convaincu  - à suivre au prochain épisode.

Gérard

Après mes commentaires en images de l'étape n°1, je ne pouvais faire autrement pour cette seconde étape que d'évoquer notre compère Gérard à travers un petit texte. Car, c’est un peu comme pour avoir un repas équilibré, il faut certes des apports en glucides mais quelques protéines sont aussi indispensables pour qui veut pédaler efficacement et là, sur l’efficacité du pédalage Gérard en connais un rayon, parlant de vélo, c’est le cas de le dire.

Deuxième jour de notre « grand tour », nous sommes au pied d’un col qui semble nous dire « venez les petits, je vous attends ». Mais c’est qui d'abord ce Col de la Descarga et comment ose-t-il nous narguer de la sorte ? On dirait qu’il ignore qui nous sommes et surtout, il semble n’avoir aucune idée des ressources que nous sommes capables de mobiliser pour le vaincre et, en premier lieu, les ressources de Gérard.

 Car, soyons honnêtes et humbles, Gérard commença en tête l’ascension des 10 km qui allaient nous permettre d’atteindre le refuge de Batère et termina également en tête au sommet. Si c’est pas une démonstration ça !

Comment cela est-ce possible ?  Et bien"c’est trés simple" dirait-il, "Tout réside dans la gestion de l’effort musculaire et dans la bonne utilisation des fibres. Mais attention, je ne parle pas là des fibres alimentaires que tout repas devrait comporter, non je ne parle pas ces fibres en relation avec le transit intestinal (on tire la chasse, merci), Je parle des nobles fibres, celles qui composent, avec plus ou moins de bonheur nos musculatures respectives..."

Gérard nous fait une démonstration de maîtrise et d’aisance tandis que haletant nous tentons de nous accrocher à son rythme qu’il mènera d'un train d’enfer jusqu’au sommet, alors qu'un à un nous nous faisons décrocher.

Plutôt que de me lancer dans une description laborieuse de cet épisode, j’ai choisi un extrait du texte publié sous le titre "Besoin de vélo" par l’auteur Paul Fournel qui semble, lui aussi, tout comme Gérard savoir de quoi il parle dès qu'il s'agit de braquet, je le cite :

« Le braquet est une obsession : «  Combien tu mets ? », « Combien tu as ? ». On l’exprime par deux chiffres qui sont le nombre de dents du plateau avant et de la roulette arrière. Pour faire simple, disons que plus le premier nombre est élevé et plus le second est petit, plus grand est le développement. 52x14 (on ne prononce pas le x ) est un braquet de descente, 42 x 22 un braquet de montagne. Pour le cycliste du dimanche -pour moi-, le braquet indique deux choses capitales : la pente de la route et l’état du pédaleur.

Les cyclistes en général sont fascinés par les gros braquets, à tel point qu’on en voit certains pédaler au ralenti dans les côtes pour le seul plaisir de « tirer gros ». C’est la fascination de l’homme fort. Partout circulent des histoires effarantes, des braquets gros comme des silures, des monstres du Loch Ness. Dans l’esprit de plus d’un, « mettre gros » c’est déjà aller vite… »

 Et Gérard de nous rappeler qu'il existe des fibres "courtes" et des fibres "longues" qui fonctionnent différemment selon la nature de l'effort et que c'est bien la rigoureuse gestion de leur complémentarité durant l'effort qui conduit à un sensible accroissement des performances... et non pas la fascination de l'homme fort ou des gros braquets comme l'écrit Paul Fournel.

Et en conclusion, Gérard aurait légitimement pu rétorquer: " Et oui les fibres ... les fibres... finalement vous voyez bien que votre Fournel n'a rien compris ! "

Phil.

Philippe

Un nouveau jour débute, la lumière filtre déjà à travers les rideaux et j’ouvre un œil. Je suis juste assez éveillé pour entendre le souffle de Gérard qui dort encore dans le lit au dessus du mien d’un sommeil profond que je n’ose perturber; Je referme l’œil, me disant que ce lit est bien douillet. Malheureusement je vais devoir m’en extirper dans peu de temps. Qu’ils sont bons ces moments où à demi-conscient on savoure encore quelques minutes avant d’émerger…

Mais bientôt sommes attablés devant le petit-déjeuner servi dans la salle où se trouve le bar de l'hotel. Le patron, qui nous dit être un nouveau venu, se montre à nos petits soins depuis la veille.

Tous quatre, on évoque l’étape du jour dont le point de mire est Batère. Jaume précise que nous allons avoir une portion de route, ce qui n’est pas pour me déplaire car une légère douleur au poignet gauche me dit qu’il a déjà eu son compte de secousses et qu’un peu de répit ne serait pas de trop… Le patron nous accompagne jusque sur la route, nous échangeons encore avec lui en promettant de lui faire parvenir le lien du site "El Grupetto", lorsqu’on aura mis en ligne, notre compte-rendu de cette randonnée.

Ça y est on est dans le dur et ça monte dès la sortie de Prats de Mollo. Chaque fois qu’on démarre à froid, on met un certain temps à trouver notre rythme et durant le premier quart d’heure chacun change de position dans la file qui finit par se stabiliser avec une hiérarchie qui reflète notre forme physique, et bien sûr, comme j’en faisais état sur mon commentaire de la première étape, la tête de série est … Gérard.

Comme les bonnes choses ont une fin, au bout d’une dizaine de kilomètres nous avons déjà gravit plusieurs centaines de mètres de dénivelé et la route goudronnée disparaît. Nous empruntons une piste forestière assez roulante. Bien sûr, notre ligne de mire est toujours la roue arrière de « GéGé-PS ».

Après quelques kilomètres nous apercevons des bergers affairés à rassembler un grand troupeau de moutons. On réalise bien vite que ces derniers qui évoluent agglutinés en un flot continu se dirigent vers une barrière qui barre notre chemin. Nous, avec la fichue barrière.

Si nous ouvrons, nous courrons le risque de nous faire déborder par ces bêlants bestiaux. Nous posons donc pied à terre pour ne pas effrayer le bétail, mais en vain, sitôt que nous avançons dans le troupeau, les moutons changent de direction et repartent en courant en sens inverse. Je m’inquiète un peu, me disant que si le troupeau se dissémine dans la nature, les bergers ne vont pas nous faire la fête. Enfin, une fois la barrière franchie j’ai tendance appuyer plus fort que d’ordinaire sur les pédales afin de m’éloigner au plus vite de cette zone. Serais-je devenu poltron ?

Nous arrivons à la "fontaine du brigadier" pour constater qu’elle n’a de fontaine que le nom, compte-tenu que du tuyau qui en sort ne coule rien, sinon quelques malheureuse gouttes qui font pitié. Je me console en pensant que le brigadier en question ne devait peut-être pas boire que de l'eau !

Nous entrons dans la forêt domaniale du Haut-Vallespir et les pistes sont toujours bien tracées et rapides. Enfin, un peu avant midi nous abordons un terrain digne de nos prétentions et amorçons une longue descente sur un sentier forestier bien plus étroit et accidenté. Chaque fois qu’en VTT j’aborde une telle descente je me dis qu’il va y avoir immanquablement une côte à gravir. En attendant, on doit slalomer entre de grosses pierres anguleuses qui parfois accrochent nos pédales en projetant nos vélo dans le sens opposé et nous procurant au passage quelques frayeurs. On a même droit à un franchissement de ruisseaux au cours duquel, dérapant sur un caillou humide, je me suis pris un "vol" qui m’a donné l’occasion d’évaluer la température de l’eau et accessoirement de laver mes chaussures. Nous arrivons enfin en bas et traversons un pont de fortune, soutenu par deux rails de chemin de fer qui enjambent un ruisseau torrentueux où j’ai le temps d’apercevoir la fuite éclair de petites truites, tout en me souvenant que c’est dans ce genre de ruisseau qu’en Auvergne j’ai appris à pêcher à la main…

Ah, si j’avais le temps et que nous puissions faire du feu, j’aurais mis la main sous les pierres pour attraper quelques poissons. Puis après les avoir  "vidés" dans le torrent, je les aurais mis à griller pour les savourer avec juste une pincée de gros sel une pincée de gros sel... le régal ! Nous faisons notre pause repas, au pied du village de Leca. Un gentil toutou, intéressé par les quelques reliefs que nous lui donnons ne nous quittera pas jusqu’à notre départ. Il est, depuis Prats de Mollo, la seconde créature avec qui nous avons échangé. La première étant un vieil homme, rencontré en début de matinée, tandis qu'il promenait son chien. D'apparence rugueuse, il arborait cette attitude distante et suspicieuse qui caractérise les hommes du terroir. Il me surprit lorsque je le vis sortir de sa poche un boitier, pas plus gros qu'un paquet de cigarettes, mais plein de boutons, avec lesquels il nous explique rester en contact et donner des ordres à son chien. Lui aussi donc, depuis ce trou perdu des Pyrénées avait sa haute technologie, son petit joystick et la machine qui va avec, en l'occurrence un "clebs"

Mais l’heure n’est pas à l'attendrissement d'autant que le plus dur reste à faire: L’ascension du Col de Descarga (1399 m) qui conduit au refuge des mines de Batère où nous passerons notre seconde nuit. Heureusement, depuis Leca nous rejoignons la D43 à mi-parcours de la montée. Nous sommes alors à 850 m et il ne nous reste donc plus que 550 m de dénivelé à gravir sur une dizaine de kilomètres. Dans ces moments, on se dit qu’un VTT c’est quand même plus lourd qu’un vélo de route. Je songe un instant à cette même ascension avec mon vélo en carbone et sans ce satané sac à dos qui pèse sur mes épaules et au "pied" que ce serait. Il faut assurer, je trouve un rythme de croisière et dans ce cas-là, généralement, on oublie nos camarades pour rouler à notre propre rythme, en effet en vélo, il n’y a rien de pire que de devoir ralentir ou accélérer son rythme naturel. Si on s’y amuse on se casse vite les pattes.

A propos de se casser les pattes, Gégé-PS qui ne s’était pas trop fait remarquer sur la première portion du parcours se met tout à coup à nous sortir un nouveau lapin de son chapeau. A un moment où nous montions de front en "moulinant" tous les quatre plus ou moins, le voilà qui change subitement de braquet; il met le grand plateau et un petit pignon. De ce fait, lorsqu’il fait un tour de pédale, Yvan, Jaume et moi devons en faire au moins trois ou quatre pour le suivre. Mais qu’est ce qui lui prend, il perd la tête ou quoi ? Non bien sûr, et c’est bien mal le connaitre que de l’envisager ainsi, pétant un plomb. Il est juste en train de mettre ses théories en pratique. Car en plus d’être un praticien averti du VTT, il est également un éminent théoricien de l’effort musculaire

Et oui, il nous remet le couvert avec ces fameuses fibres musculaires, longues et courtes ou lentes et rapides, à propos desquelles il nous avait l’an passé fait un véritable exposé durant la GTMC au point d’en oublier les vaches d'Aubrac qui broutaient tout le long de l'étape. Cette année, il prône l’alternance, expliquant que durant ce type d’effort long et intense, il est bon de savoir exploiter nos ressources à travers la sollicitation maitrisée des deux qualités de fibres constituant nos musculatures. Ainsi jusqu’au sommet du col il alternera ses modes de pédalage.

Et comme pour nous signifier la supériorité de sa théorie, il finit en beauté en accélérant subitement à deux cent mètres du sommet. Yvan et Moi nous nous sentions en forme et ce n’est pas mentir que de dire que nous aurions probablement pu répondre à son attaque et même peut-être le "coiffer au poteau", mais un échange de regard nous a invité à la modération, tant pour nous préserver d’un effort supplémentaire que par une compassion implicitement partagée pour Gérard qui le cas échéant aurait probablement eu du mal à digérer un tel affront de notre part.

Le refuge est accueillant et après nous être installé tous les quatre dans une chambre, nous descendons siroter un Perrier en terrasse. Gérard, toujours sur la brèche, a maintenant repéré un VTT électrique Matra.

Il n’en faut pas plus pour qu’il se retrouve sur l’engin est qu’il fasse devant nous un essai des plus probants. Les accélérations que permettent ces VTT sont époustouflantes et nous sommes convaincu que ce moyen de propulsion a de l’avenir, dans le sens où il permettrait de mettre à portée d’un plus large public des circuits qui jusqu’alors leur auraient été inaccessibles… mais ça c’est une autre histoire.

Nous dinons en un groupe très cosmopolite, vététistes et randonneurs pédestres et, à la grande table du refuge, nos échanges parfois en français, espagnol ou anglais auraient pu durer bien plus longtemps si la nécessité de nous reposer ne s’était imposée.

Le lendemain le petit déjeuner fut bien plus silencieux, comme si chaque petit groupe se concentrait déjà sur son la journée qui l'attendait.

Yvan

Un départ au petit matin, il fait bon on roule un peu dans le bas du village de Prats de Mollo La Preste, puis rapidement ça grimpe sur une route goudronnée en lacets qui s’ouvre sur la vallée d'el riuferrer.

Dans un virage on s’engage sur un chemin après une discussion avec un chercheur de champignon qui nous indique la "fontaine du brigadier". Le chemin devient de moins en moins carrossable, il nous permet de rejoindre un col où l’on rencontre un troupeau de brebis – attention au patou !

On bascule dans un autre massif.

On poursuit sur une piste qui nous mène à un départ de sentier. Super descente, un peu technique par moment. En fait c’est un monotrace qui enchaine les passages sur des racines et quelques cailloux qui peuvent de révéler des pièges malins avec quelques passages délicats.

Bon globalement un vététiste qui randonne le week-end sur des circuits organisés par les clubs ne rencontrera pas ici de surprise majeure. On descend ou on suit les courbes de niveau et enfin on débouche au pied du hameau de Leca.

Pause déjeuner d’un repas tiré du sac concocté par notre aubergiste.

La suite est moins fun.

La montée jusqu’à Batère est raide par la route, en bon pratiquant du cyclotourisme, Doc nous enseigne encore un concept pour gainer ses muscles ou prendre de la force, j’essaie mais je trouve cela un peu exagéré.

Enseignement de Doc : 1km avec un gros développement et 1km en moulinant. Personnellement pour mouliner ça passe, mais le gros braqué, je tiens 400m et stop, je reviens à mon rythme normal. Doc, deux solutions : ou bien il doit se prouver quelque chose par rapport à sa forme et sa condition, soit c’est un battant et un battant doit être devant sinon c’est un battu !

Dans la côte, quelques vestiges de mines, ici des engins, là des bâtisses ou des entrées de mine annoncent déjà la période prospère et la période de déclin qui a suivi marquant encore profondément ces lieux.

Arrivée au refuge vers 15h. Détente visite d’une expo sur le passé minier du site, un brin de nostalgie se dégage d’ici où l’on constate que la nature panse ses plaies et reprend inéluctablement ses droits. Tout n’est qu’une question de temps.